Ce petit texte se propose de comprendre pourquoi on trouve toujours plus de monde dans la queue la plus longue, fait constaté empiriquement à de nombreuses reprises.
Prenant l'avion ces temps-ci, j'ai pu constater que les gens se massent sur les queues les plus proches de leur point de chute. J'ai aussi pu constater qu'ils se pressent dans la queue d'embarquement malgré le fait qu'ils disposent chacun d'un ticket leur assignant une place, ce qui fait que leur attente debout est dépourvue du moindre gain. Phénomènes désagréables à un esprit rationaliste.
Pour commencer, pourquoi les gens font-ils la queue ?
L'existence d'une queue s'explique par une inadéquation de l'offre et de la demande d'un produit : la demande du produit désiré est supérieure à l'offre, il y a une pénurie et les gens font la queue pour obtenir le produit. L'ajustement de l'offre et de la demande pourrait se faire à travers le prix, ce qui est souhaitable puisqu'une augmentation du prix augmentera les quantités produites et offertes. L'ajustement peut aussi se faire à travers une variation du coût en temps. C'est notamment le cas lorsque le prix est rigide et cela se traduit par l'apparition d'une queue.
Plus la queue est longue, plus vous allez consommer votre temps et moindre est votre chance d'être satisfait au final de sorte que vous aurez moins tendance à vous ajouter à la queue. Au bout d'une certaine longueur de queue, seuls les gens mal informés s'ajoutent.
La queue est caractéristique des échanges dans les systèmes où le prix est fixé discrétionnairement et non par les mécanismes du marché : régimes soviétiques mais aussi billetterie d'opéra voire services de justice.
Tout cela ne nous explique pas tout ce que la queue a d'irrationnel : les derniers font la queue pour rien, les gens font des queue inutiles (la queue d'embarquement mais aussi la queue de sortie, qui se forme plusieurs minutes avant la sortie d'avion ou de train pour un gain de temps ridicule), les queues alternatives ont des longueurs différentes.
L'homme trouverait-t-il du plaisir à faire la queue ? Peut-être mais avant tout la queue révèle quelque chose d'embarrassant : notre instinct grégaire. La copie du comportement normal du groupe est une source essentielle de notre comportement et voilà pourquoi il nous est difficile de rester assis quand tout le monde se lève dans le train, de prospecter par soi-même des solutions différentes.
Nous pouvons tourner ces régularités à notre avantage. Ne prenez pas la queue préférée du public, gagnez du temps : prenez le temps de comparer les queues, cherchez la queue la plus éloignée du point de chute des clients, identifiez les queues comportant des tiers (en particulier les familles, qui occupent beaucoup de places mais passent à une vitesse comparable à celle d'une personne), déterminez le débit d'arrivée de la queue (par exemple une queue peut mener à une caisse, une autre à plusieurs), conservez des options sur le maximum de queues le plus tard possible. Si la queue est incompréhensible, sachez ne pas perdre votre temps inutilement, en particulier restez assis.
Prenant l'avion ces temps-ci, j'ai pu constater que les gens se massent sur les queues les plus proches de leur point de chute. J'ai aussi pu constater qu'ils se pressent dans la queue d'embarquement malgré le fait qu'ils disposent chacun d'un ticket leur assignant une place, ce qui fait que leur attente debout est dépourvue du moindre gain. Phénomènes désagréables à un esprit rationaliste.
Pour commencer, pourquoi les gens font-ils la queue ?
L'existence d'une queue s'explique par une inadéquation de l'offre et de la demande d'un produit : la demande du produit désiré est supérieure à l'offre, il y a une pénurie et les gens font la queue pour obtenir le produit. L'ajustement de l'offre et de la demande pourrait se faire à travers le prix, ce qui est souhaitable puisqu'une augmentation du prix augmentera les quantités produites et offertes. L'ajustement peut aussi se faire à travers une variation du coût en temps. C'est notamment le cas lorsque le prix est rigide et cela se traduit par l'apparition d'une queue.
Plus la queue est longue, plus vous allez consommer votre temps et moindre est votre chance d'être satisfait au final de sorte que vous aurez moins tendance à vous ajouter à la queue. Au bout d'une certaine longueur de queue, seuls les gens mal informés s'ajoutent.
La queue est caractéristique des échanges dans les systèmes où le prix est fixé discrétionnairement et non par les mécanismes du marché : régimes soviétiques mais aussi billetterie d'opéra voire services de justice.
Tout cela ne nous explique pas tout ce que la queue a d'irrationnel : les derniers font la queue pour rien, les gens font des queue inutiles (la queue d'embarquement mais aussi la queue de sortie, qui se forme plusieurs minutes avant la sortie d'avion ou de train pour un gain de temps ridicule), les queues alternatives ont des longueurs différentes.
L'homme trouverait-t-il du plaisir à faire la queue ? Peut-être mais avant tout la queue révèle quelque chose d'embarrassant : notre instinct grégaire. La copie du comportement normal du groupe est une source essentielle de notre comportement et voilà pourquoi il nous est difficile de rester assis quand tout le monde se lève dans le train, de prospecter par soi-même des solutions différentes.
Nous pouvons tourner ces régularités à notre avantage. Ne prenez pas la queue préférée du public, gagnez du temps : prenez le temps de comparer les queues, cherchez la queue la plus éloignée du point de chute des clients, identifiez les queues comportant des tiers (en particulier les familles, qui occupent beaucoup de places mais passent à une vitesse comparable à celle d'une personne), déterminez le débit d'arrivée de la queue (par exemple une queue peut mener à une caisse, une autre à plusieurs), conservez des options sur le maximum de queues le plus tard possible. Si la queue est incompréhensible, sachez ne pas perdre votre temps inutilement, en particulier restez assis.