Rappelons avant tout que dans un système bipartisan, l'allié objectif du parti de gouvernement d'un bord est le parti de contestation de l'autre bord. Je ne reviendrais pas ici sur les différentes illustrations de cette règle.
Il y a deux ans j'écrivais un article pour expliquer comment la droite battait la gauche.
En résumé de mon article d'alors, j'exposais que les présidents Bush et Sarkozy tiraient chacun parti d'une image droitière quoique gouvernant de fait au centre-droit, ce de façon à bien hystériser leur opposition et la diviser entre modérés et excités. Ainsi ils asseyaient leur pouvoir.
Le fait remarquable aujourd'hui aux Etats-Unis est que ce mécanisme s'est retourné contre la droite : les tea parties, un mouvement à cheval entre libertarianisme et populisme, se renforcent avec un discours très hostile à Obama mais au détriment essentiellement à mon avis des Républicains.
Ainsi il y a quelques années la gauche était divisée entre progressistes intransigeants anti-bush et modérés critiques de Bush, ceux-ci craignant l'extrémisme de ceux-là. Aujourd'hui la droite est divisée de même entre anti-establishments intransigeants anti-obama et modérés critiques d'Obama, ceux-ci craignant de même l'extrémisme de ceux-la.
L'hystérie a changé de camp. Le renversement s'est fait en deux temps.
D'abord il a fallu unifier la gauche. Comment refaire le lien entre la gauche Michael Moore et celle de l'establishment ? Réponse : en présentant un candidat qui incarne les idéaux progressistes. Ce n'est donc pas un hasard si la candidature s'est jouée entre une femme et un noir. Un tel candidat neutralisait la capacité de nuisance des gauchistes, qui ne pouvaient que céder devant la crainte d'être du mauvais côté de l'histoire et bloquer la marche en avant du progrès. Fiat Obama, un homme qui pouvait incarner un rêve gauchiste tout en étant un centriste bon teint. Combinaison parfaite.
Ensuite le camp républicain s'est divisé. Les Républicains promettent éternellement la fin du big government sans jamais y donner réellement suite au pouvoir, cela leur est aujourd'hui reproché par les tea parties.
Il y a aussi la déchéance des néoconservateurs, associés à l'establishment républicain, tenus responsables de la guerre en Irak dont on perçoit bien mal le fondement et l'utilité. Les tea parties, plus libertariens, et donc opposés à la guerre en Irak en bénéficient.
Enfin il est un mouvement général de rejet des élites et des autorités, voire un mouvement conspirationniste, qui se sait illégitime et ne souhaite pas s'exprimer tel quel. Il a besoin de se greffer à un autre discours et il a trouvé ce vecteur d'expression dans les tea parties - ce qui condamne à mon avis à terme le mouvement.
Ainsi les Républicains sont incapables de capitaliser des erreurs d'Obama et seront les perdants in fine du mouvement tea party. La règle exposée en tête d'article se vérifiera peut-être encore plus tôt que je ne l'aurais cru car il apparait que les Républicains pourraient ne pas remporter les législatives de fin d'année alors qu'il était encore prévu il y a peu qu'ils en soient les grand gagnants.
Il y a deux ans j'écrivais un article pour expliquer comment la droite battait la gauche.
En résumé de mon article d'alors, j'exposais que les présidents Bush et Sarkozy tiraient chacun parti d'une image droitière quoique gouvernant de fait au centre-droit, ce de façon à bien hystériser leur opposition et la diviser entre modérés et excités. Ainsi ils asseyaient leur pouvoir.
Le fait remarquable aujourd'hui aux Etats-Unis est que ce mécanisme s'est retourné contre la droite : les tea parties, un mouvement à cheval entre libertarianisme et populisme, se renforcent avec un discours très hostile à Obama mais au détriment essentiellement à mon avis des Républicains.
Ainsi il y a quelques années la gauche était divisée entre progressistes intransigeants anti-bush et modérés critiques de Bush, ceux-ci craignant l'extrémisme de ceux-là. Aujourd'hui la droite est divisée de même entre anti-establishments intransigeants anti-obama et modérés critiques d'Obama, ceux-ci craignant de même l'extrémisme de ceux-la.
L'hystérie a changé de camp. Le renversement s'est fait en deux temps.
D'abord il a fallu unifier la gauche. Comment refaire le lien entre la gauche Michael Moore et celle de l'establishment ? Réponse : en présentant un candidat qui incarne les idéaux progressistes. Ce n'est donc pas un hasard si la candidature s'est jouée entre une femme et un noir. Un tel candidat neutralisait la capacité de nuisance des gauchistes, qui ne pouvaient que céder devant la crainte d'être du mauvais côté de l'histoire et bloquer la marche en avant du progrès. Fiat Obama, un homme qui pouvait incarner un rêve gauchiste tout en étant un centriste bon teint. Combinaison parfaite.
Ensuite le camp républicain s'est divisé. Les Républicains promettent éternellement la fin du big government sans jamais y donner réellement suite au pouvoir, cela leur est aujourd'hui reproché par les tea parties.
Il y a aussi la déchéance des néoconservateurs, associés à l'establishment républicain, tenus responsables de la guerre en Irak dont on perçoit bien mal le fondement et l'utilité. Les tea parties, plus libertariens, et donc opposés à la guerre en Irak en bénéficient.
Enfin il est un mouvement général de rejet des élites et des autorités, voire un mouvement conspirationniste, qui se sait illégitime et ne souhaite pas s'exprimer tel quel. Il a besoin de se greffer à un autre discours et il a trouvé ce vecteur d'expression dans les tea parties - ce qui condamne à mon avis à terme le mouvement.
Ainsi les Républicains sont incapables de capitaliser des erreurs d'Obama et seront les perdants in fine du mouvement tea party. La règle exposée en tête d'article se vérifiera peut-être encore plus tôt que je ne l'aurais cru car il apparait que les Républicains pourraient ne pas remporter les législatives de fin d'année alors qu'il était encore prévu il y a peu qu'ils en soient les grand gagnants.
3 commentaires:
"il apparait que les Républicains pourraient ne pas remporter les législatives de fin d'année alors qu'il était encore prévu il y a peu qu'ils en soient les grand gagnants."
Tu lis trop la presse française, les sondages montrent l'inverse, un renforcement de leur avance http://www.contrepoints.org/2010/10/19/4380-midterm-democrtes-republicains-obama-sondages
Tiens oui, mea culpa. Je maintiens le reste et pronostique la victoire d'Obama aux présidentielles. Et non je ne lis pas spécialement la presse française, je croyais tenir l'info du forum.
En fait non, j'ai raison. C'est parce que des Teas Parties ont déboulonné quelques Républicains candidats sérieux que ceux-ci ont permis à Obama de conserver la majorité au Sénat.
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