Je rebondis ici sur l’opinion de Pierre Desjardins exprimée dans un article du Monde.fr le 27 janvier dernier.
L’auteur soutient rien moins qu’Avatar recèle une apologie de la guerre (titre : Avatar : rien d'autre qu'une bête justification de la guerre !) : la guerre est juste en cas de cause juste mais comme en réalité chaque camp croit toujours détenir celle-ci, nous obtenons une justification de la guerre en général… Le postulat de l’auteur semble être qu’il n’existe pas de guerre juste, dénonçant un excès pour tomber dans celui inverse. Dommage.
Cette critique fait à mon avis fausse route en ce que le phénomène à l’œuvre ne se réduit pas à Avatar et qu’il n’a pas la signification que lui prête le critique. En effet, le problème n’est pas tant l’apologie de la guerre que la désinhibition face au mal et ce n’est pas propre à Avatar, ça l’est de la plupart des films d’action.
Observons ceux-ci. Le ressort du film d’action ou de comédie est laid : la personnification du mal dans le personnage du vilain rend nécessaire au héros l’emploi de la violence, qui remarquons-le néanmoins, y prend plaisir. De même que le spectateur. Loin de vouloir assister au triomphe du bien contre le mal, le spectateur veut jouir du vice, de la violence, du sadisme, de la puissance, mais sans en avoir conscience :)
Ainsi les films d'action mettent-ils tour à tour en scène le bon braqueur, le bon vengeur, ... et en ce qui concerne Avatar la guerre bonne.
Triste destin que celui du méchant : un acteur qui exprime un mal à la mesure du lot de souffrance qui l’attend pour satisfaire le spectateur… Il m'arrive de prendre pitié du méchant car son mal n’est que fiction et prétexte à l’expression d’un mal sadique bien plus tangible.
Évidemment ce phénomène qui veut que nous trouvions plaisir à faire le mal et cherchons à le justifier par le bien ne se limite pas au cinéma. C’est humain. On le retrouve tout particulièrement chez les belles âmes : ceux qui chassent le dragon au nom du bien mais en réalité pour le plaisir de bruler, ceux dont les sacrifices et l’abnégation sont autant de moyen d’obtenir des concessions, imprimer les comportements et tenir le pouvoir… Méfiez-vous des bonnes intentions. Le mal n’est pas dans les autres, il est dans le cœur de chacun.
Pour aller plus loin, indiquons que ni les tares d'Avatar, agréable divertissement, ni celles des films d'action ne se résument au trait exposé ci-dessus. Si dans Avatar on a donné au méchant la forme d'une armée belliqueuse d'un peuple envahisseur pour justifier la guerre et la violence en réplique, on lui a aussi donné des attributs technologiques, scientifiques, capitalistes en un mot modernes de sorte que le héros renonce à son peuple, sa culture et même sa nature pour rejoindre une tribu primitive, traditionnelle, mystique... et new age.... au système nerveux fusionné avec la nature... Illustration incidente saisissante du double standard à l'égard des idées réactionnaires : entre inadmissibilité et complaisance selon celui que celui qui les exprime est un égal ou le bon sauvage.
Ainsi le film d'action témoignes des préjugés du moment et construit un homme de paille contre lequel le vice peut s'exprimer avec plaisir. ça donne envie.
L’auteur soutient rien moins qu’Avatar recèle une apologie de la guerre (titre : Avatar : rien d'autre qu'une bête justification de la guerre !) : la guerre est juste en cas de cause juste mais comme en réalité chaque camp croit toujours détenir celle-ci, nous obtenons une justification de la guerre en général… Le postulat de l’auteur semble être qu’il n’existe pas de guerre juste, dénonçant un excès pour tomber dans celui inverse. Dommage.
Cette critique fait à mon avis fausse route en ce que le phénomène à l’œuvre ne se réduit pas à Avatar et qu’il n’a pas la signification que lui prête le critique. En effet, le problème n’est pas tant l’apologie de la guerre que la désinhibition face au mal et ce n’est pas propre à Avatar, ça l’est de la plupart des films d’action.
Observons ceux-ci. Le ressort du film d’action ou de comédie est laid : la personnification du mal dans le personnage du vilain rend nécessaire au héros l’emploi de la violence, qui remarquons-le néanmoins, y prend plaisir. De même que le spectateur. Loin de vouloir assister au triomphe du bien contre le mal, le spectateur veut jouir du vice, de la violence, du sadisme, de la puissance, mais sans en avoir conscience :)
Ainsi les films d'action mettent-ils tour à tour en scène le bon braqueur, le bon vengeur, ... et en ce qui concerne Avatar la guerre bonne.
Triste destin que celui du méchant : un acteur qui exprime un mal à la mesure du lot de souffrance qui l’attend pour satisfaire le spectateur… Il m'arrive de prendre pitié du méchant car son mal n’est que fiction et prétexte à l’expression d’un mal sadique bien plus tangible.
Évidemment ce phénomène qui veut que nous trouvions plaisir à faire le mal et cherchons à le justifier par le bien ne se limite pas au cinéma. C’est humain. On le retrouve tout particulièrement chez les belles âmes : ceux qui chassent le dragon au nom du bien mais en réalité pour le plaisir de bruler, ceux dont les sacrifices et l’abnégation sont autant de moyen d’obtenir des concessions, imprimer les comportements et tenir le pouvoir… Méfiez-vous des bonnes intentions. Le mal n’est pas dans les autres, il est dans le cœur de chacun.
Pour aller plus loin, indiquons que ni les tares d'Avatar, agréable divertissement, ni celles des films d'action ne se résument au trait exposé ci-dessus. Si dans Avatar on a donné au méchant la forme d'une armée belliqueuse d'un peuple envahisseur pour justifier la guerre et la violence en réplique, on lui a aussi donné des attributs technologiques, scientifiques, capitalistes en un mot modernes de sorte que le héros renonce à son peuple, sa culture et même sa nature pour rejoindre une tribu primitive, traditionnelle, mystique... et new age.... au système nerveux fusionné avec la nature... Illustration incidente saisissante du double standard à l'égard des idées réactionnaires : entre inadmissibilité et complaisance selon celui que celui qui les exprime est un égal ou le bon sauvage.
Ainsi le film d'action témoignes des préjugés du moment et construit un homme de paille contre lequel le vice peut s'exprimer avec plaisir. ça donne envie.
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