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samedi 30 janvier 2010

Avatar film va-t-en guerre ?

Je rebondis ici sur l’opinion de Pierre Desjardins exprimée dans un article du Monde.fr le 27 janvier dernier.

L’auteur soutient rien moins qu’Avatar recèle une apologie de la guerre (titre : Avatar : rien d'autre qu'une bête justification de la guerre !) : la guerre est juste en cas de cause juste mais comme en réalité chaque camp croit toujours détenir celle-ci, nous obtenons une justification de la guerre en général… Le postulat de l’auteur semble être qu’il n’existe pas de guerre juste, dénonçant un excès pour tomber dans celui inverse. Dommage.

Cette critique fait à mon avis fausse route en ce que le phénomène à l’œuvre ne se réduit pas à Avatar et qu’il n’a pas la signification que lui prête le critique. En effet, le problème n’est pas tant l’apologie de la guerre que la désinhibition face au mal et ce n’est pas propre à Avatar, ça l’est de la plupart des films d’action.

Observons ceux-ci. Le ressort du film d’action ou de comédie est laid : la personnification du mal dans le personnage du vilain rend nécessaire au héros l’emploi de la violence, qui remarquons-le néanmoins, y prend plaisir. De même que le spectateur. Loin de vouloir assister au triomphe du bien contre le mal, le spectateur veut jouir du vice, de la violence, du sadisme, de la puissance, mais sans en avoir conscience :)

Ainsi les films d'action mettent-ils tour à tour en scène le bon braqueur, le bon vengeur, ... et en ce qui concerne Avatar la guerre bonne.

Triste destin que celui du méchant : un acteur qui exprime un mal à la mesure du lot de souffrance qui l’attend pour satisfaire le spectateur… Il m'arrive de prendre pitié du méchant car son mal n’est que fiction et prétexte à l’expression d’un mal sadique bien plus tangible.

Évidemment ce phénomène qui veut que nous trouvions plaisir à faire le mal et cherchons à le justifier par le bien ne se limite pas au cinéma. C’est humain. On le retrouve tout particulièrement chez les belles âmes : ceux qui chassent le dragon au nom du bien mais en réalité pour le plaisir de bruler, ceux dont les sacrifices et l’abnégation sont autant de moyen d’obtenir des concessions, imprimer les comportements et tenir le pouvoir… Méfiez-vous des bonnes intentions. Le mal n’est pas dans les autres, il est dans le cœur de chacun.

Pour aller plus loin, indiquons que ni les tares d'Avatar, agréable divertissement, ni celles des films d'action ne se résument au trait exposé ci-dessus. Si dans Avatar on a donné au méchant la forme d'une armée belliqueuse d'un peuple envahisseur pour justifier la guerre et la violence en réplique, on lui a aussi donné des attributs technologiques, scientifiques, capitalistes en un mot modernes de sorte que le héros renonce à son peuple, sa culture et même sa nature pour rejoindre une tribu primitive, traditionnelle, mystique... et new age.... au système nerveux fusionné avec la nature... Illustration incidente saisissante du double standard à l'égard des idées réactionnaires : entre inadmissibilité et complaisance selon celui que celui qui les exprime est un égal ou le bon sauvage.

Ainsi le film d'action témoignes des préjugés du moment et construit un homme de paille contre lequel le vice peut s'exprimer avec plaisir. ça donne envie.

mercredi 20 janvier 2010

Walter sur scène


Un One man show que je conseille : Walter belge et méchant. Vu ce lundi. Agréablement provocateur, Walter passe du beauf au coquin en un éclair. Les hommes de bon gout approuveront ses maximes sur l'alcool, les femmes et l'argent, en revanche ils ne comprendront pas son appétit pour Angelina Jolie.

Le spectacle dure une heure, il a lieu dans une petite salle dans un petit bar, quartier Belleville, à la croisée des rues de la Mare et Henri-Chevreaux. Pour payer encore moins cher, cliquez ici (au cas où vous n'auriez pas compris que c'est ce qui est donné qui oblige le plus). Tous les lundis vers 20h ou 20h30.

dimanche 3 janvier 2010

Accroche et intégration des nouveaux sur wikipédia

Bonne année 2010 à tous,

Bonne année à wikipédia dont la crainte actuelle est qu'elle ne perde ses contributeurs. La raison en est simple et mécanique : les articles seraient désormais faits et donc :

1/ La capacité d'accroche de wikipédia s'estompe : on ne crée plus les articles principaux, on ne fait plus d'apport majeur, on ne peut plus intervenir qu'avec la capacité d'apporter une grosse plus-value. Bref il faut être davantage spécialiste aujourd'hui qu'aux débuts de wikipédia.

2/ Wikipédia se referme sur elle-même. Les règles informelles s'accumulent (règles de comportement et compréhension des règles éditoriales de npdv, ti, point etc) et le processus d'intégration s'affaiblit en conséquence alors même que les articles sur lesquels on se ferait la main se raréfient cf le premier point.

Bref, moins d'accroche et une intégration plus difficile des nouveaux. Risque de défaut de renouvellement des contributeurs. Danger.

Mais d'abord remarquons que ces maux ne sont que la conséquence nécessaire de la maturation de wikipédia, maturation qui est le but de ses contributeurs. Relevons ensuite des raisons d'être optimistes : le nombre de sujets augmente en fait en permanence et les sujets déjà traités servent de support à des articles plus pointus ou particuliers. Ainsi l'accroche qu'offre wikipédia change plutôt qu'elle ne se raréfie, attirant un public légèrement moins amateur.

Concernant l'intégration des nouveaux, la rigueur des règles à connaitre peut être rebutante : wikipédia publie du matériel fiable et vérifiable, pas d'analyse personnelle, attribuer les points de vue etc. Certaines règles ne sont pas écrites et s'apprennent sur le tas. C'est aux wikipédiens installés de veiller à favoriser l'intégration des nouveaux (je salue au passage ceux qui prennent le temps de wikiparrainer).

Il faut évidemment appliquer les règles contre les nouveaux si besoin, avec plus de tact. Il faut aussi s'assurer que des anciens ne se servent des règles contre les nouveaux avec lesquels ils sont en désaccord éditorial avec l'idée de les dégouter de wikipédia et leur laisser tranquille leur niche éditoriale. (chose vue, et je ne parle pas de moi) Il faut éviter à l'inverse l'angélisme à l'égard des nouveaux (et en général) : certains nouveaux n'ont pas leur place sur wikipédia, c'est comme ça.

Je souhaite donc une excellente année 2010 à wikipédia et à ses contributeurs et j'espère des nouveaux prolifiques.