Etes-vous quelqu'un de différent ?

samedi 22 décembre 2007

le complot américain

Derrière les affaires du procès des Rosenberg, le putsch contre Allende, l’opération Condor ou de nombreuses affaires internationales, on retrouve typiquement une théorie du complot américaine. Un préjugé difficile à dégager, les discussions ont un air de famille. Je prendrai comme exemple celles concernant le Plan Condor où je me suis borné à faire retirer une carte indiquant en rouge les pays participants, en rose les pays coopérants. Les USA étaient en rouge alors que les historiens énumérant les participants ne les citent pas dans les pays clés, (par exemple : ici, , encore là), invoquant soit son ignorance, soit sa complaisance, soit un support technique.

Dans un premier temps mes interlocuteurs admettent l’importance de sourcer leur point de vue cad la validité de la carte, mais souhaitent que le point de vue soit conservé dans l’article le temps pour eux de sourcer, première atteinte aux règles.

Dans un deuxième temps, ils ne trouvent aucune source fiable et comblent cette lacune par la quantité : un étalage de sources de deux types, celles qui sont fiables mais n’établissent pas le point de vue, celles qui ne sont pas fiables mais vont dans le sens souhaité. Mes contradicteurs donnent les sources sans établir en quoi elles établiraient leur point (adresse et présentation minimale) ni en écartant celles qui ne sont pas fiables.

Dans un troisième temps, les contradicteurs s’improvisent spécialistes et tirent les conclusions qu’ils souhaitent de sources qu’ils choisissent et analysent de façon à ce que les faits satisfont leurs préconceptions. Que chaque présentation des faits soit suivie d'une spéculation montre que les sources n'établissent pas le point.

Dans un quatrième temps, après avoir échoué à adapter les faits à la théorie défendue, on utilise la méthode inverse : le sens des mots est plié. En l’espèce, une participation américaine au plan Condor pourrait être simplement déduite de la présence de fonctionnaires américains lors d’un interrogatoire ou de la revendication par un militaire sud-américain de l’emploi d’une station de radio US. Et peu importe que la carte se caractérise justement par les degrés attribués au pays dans la participation à l’opération.

Au fur et à mesure que les étapes se succèdent, le risque d’attaques personnelles s'amplifie : accusation de propagande, procès d’intentions. En l’espèce je me suis retrouvé accusé de défendre l’innocence des USA. Je n’avais pas cette prétention, seulement celle d’enlever une carte que personne ne pouvait établir et qui indiquait un degré d’implication maximum pour les USA.

Dans cette affaire, survint un deus ex machina. Il se trouvait que la carte comportait trois autres erreurs. La carte devenait grossièrement indéfendable. Je remercie au passage l’utilisateur Sammyday, un de mes contradicteurs, qui a su parfaitement respecter les règles.

La carte est enfin effacée mais ce n’est pas fini : on ratiocine encore pour tenter d’obtenir une consolation. On critique l'unilatéralisme et le manque de discussion... Tout plutôt que reconnaitre un tort !

Certains préjugés sont difficiles à vaincre, ils ont un point commun et ce sera pour un prochain post.

mercredi 12 décembre 2007

Critique et esprit critique

Alain aurait dit ou écrit "Penser, c'est dire non", un site athée indique que cette citation se trouve dans Propos sur les pouvoir , 19 janvier 1924 / 1925.

Camus écrit quelque chose de semblable en 1951 : le rebelle, c'est celui qui dit non.

De jolies formules qui illustrent un malentendu courant sur internet où beaucoup de monde semble croire qu'il suffit de dire non pour croire qu'il pense.

L'usage de l'esprit critique offre la possibilité de dire autre chose que "non" : "oui". Ou mieux : offrir une autre conception.
Car "dire non, c'est dire oui", c'est se glisser dans les conceptions de son interlocuteurs, admettre ses prémisses et finalement contredire un point pour admettre l'essentiel.

lundi 19 novembre 2007

Harmonie ou équilibre : l'importance du respect des règles sur wikipédia

Comment faire en sorte que des contributeurs d’opinion contraires contribuent harmonieusement ? Grâce aux règles de neutralité de point de vue et de sourçage.

Je suis entré ces derniers temps dans plusieurs conflits (au moins quatre) qui auraient tous pu être évités si tous les contributeurs appliquaient les règles de wikipédia. Les règles de sourçage sont essentielles, on peut les lire dans la Charte du contributeur scientifique. Il faut selon cette charte répéter l’idée la plus couramment admise dans la « communauté scientifique ». Où trouver cette idée quand on cherche la définition d’un concept comme l’anarchisme ?

Réponse : dans les encyclopédies et les dictionnaires, qui reflètent le consensus des spécialistes.

Mauvaise réponse : dans les citations d’auteurs anarchistes ou sympathisants. Ces citations sont des sources primaires, en bonne logique il est interdit à un utilisateur de les utiliser directement. Qui peut garantir que ces citations illustrent au mieux le point de vue de leur auteur ? Personne. Qui peut garantir que ces citations ne sont pas sorties de leur contexte ? Personne. Pourquoi ces auteurs plutôt que d’autres ? Pourquoi ces auteurs nous offriraient-ils une définition neutre et non partisane ? Au fond, ces auteurs et leurs citations ne sont-ils pas choisis en fonction du point de vue qu’on veut avancer ? Bref, la tentative de définir un concept grâce à des auteurs qu’on a choisi en fonction de sa propre définition personnelle de ce concept est un serpent qui se mord la queue, une aberration.


La Charte indique par ailleurs qu’un wikipédien ne saurait valablement argumenter contre l’opinion la plus couramment admise dans la communauté scientifique. Mais bien évidemment il peut discuter de la représentativité de l’opinion qu’on lui oppose, contester qu’une opinion représente cette opinion dominante. Il ne peut par contre invoquer un soi-disant biais monarchique des encyclopédies pour les écarter (véridique).

Les opinions autres que celle la plus couramment admise dans la communauté scientifique ont leur place dans l’encyclopédie. Elles doivent être attribuées et une place correspondant à leur importance doit leur être accordée.

Mais au final, la passion l’emporte sur la raison et les articles polémiques demeurent globalement interdits d’accès aux personnes qui n’adhèrent pas à l’opinion majoritaire des contributeurs intéressés (notons quand même qu’il est bien normal que soient expulsés trolls et incompétents les plus évidents).


Hors le respect des règles, l’encyclopédie est contrainte de trouver sa neutralité dans l’équilibre et pas dans l’harmonie : une règle tacite s’installe : vivre et laisser vivre, chacun chez soi.

vendredi 16 novembre 2007

Guérilla contre légitimité

Dans la guerre du Vietnam, les Etats-Unis sont écartés entre leurs principes de démocratie et de droits de l'homme et leur doctrine qui leur commande de soutenir à l'autre bout du monde un régime autocratique qui s'oppose aux communistes, dont le régime contredit au moins autant la démocratie et les droits de l'homme que celui de Diem. Dans ce passage tiré du livre Diplomacy, Kissinger expose en quoi le renversement de Diem, l'autocrate de Saigon, profite à la guerilla et pas aux Etats-Unis. Une leçon qui s'applique parfaitement au cas irakien.

Ultimately, every revolutionary war is about governmental legitimacy; undermining it is the guerillas' principal aim. Diem's overthrow handed that objective to Hanoi for free. As a consequence of Diem's feudal style of government, his removal affected every tier of civil administration down to the village level. Authority now had to be rebuilt from the ground up. And history teaches this iron law of revolutions: the more extensive the eradication of existing authority, the more its successors must rely on naked power to establish themselves. For, in the end, legitimacy involves an acceptance of authority without compulsion; its absence turns every contest into a test of strength. (Diplomacy, Kissinger, p655)

En Irak, la destruction de l'autorité dans l'anarchie conséquente au renversement de Saddam Hussein, sous le regard bienveillant des soldats américains, a considérablement renforcé la seule chose qui pouvait encore s'opposer aux Américains : une guérilla. Les Américains paient aujourd'hui leur idéalisme.

lundi 12 novembre 2007

Le discours de Fulton

Le 5 mars 1946, Winston Churchill, alors dans l'Opposition, prononce un discours à Fulton (USA) dans lequel il intime aux démocraties occidentales de réagir face au rideau de fer que l'URSS a posé en travers de l'Europe et derrière laquelle elle se construit une sphère d'influence. Il rejette la politique d'apaisement, réclamant l'ouverture de négociations, appelant à l'alliance des Américains et Britanniques autour de leurs principes de droits de l'homme et de démocratie pour prévenir la guerre et la tyrannie. Résumé de ce discours :


Les Etats-Unis sont à l’apogée de leur pouvoir. Il faut saisir l’opportunité, adopter une stratégie globale pour la cause de la sécurité, du bien-être, de la liberté et du progrès, de « tous les foyers et familles des hommes et des femmes de ces terres ». Pour donner sécurité aux foyers, il faut les défendre contre la guerre et la tyrannie, notre tâche suprême est de les garder contre les horreurs et misères d’une nouvelle guerre.


Guerre/ (note : Churchill fait remarquer que les USA n’ont pas coopéré avec la GB dans l’entre-deux guerres) Il faut s’assurer de l’efficacité de l’ONU avant de songer aux désarmements. Elle devrait être dotée d’une force armée internationale. Le secret de la bombe atomique ne devrait pas être partagé avec l’ONU car trop jeune. Il ne faut pas non plus renoncer à la bombe atomique, le monde ne souffre pas de la détention par les Etats-Unis du savoir, des méthodes et des matières premières nécessaires à la bombe atomique. Si des pays communiste ou néofasciste avaient monopolisé cette technologie, ils auraient pu imposer un système totalitaire sur le monde libre et démocratique. Une large force de dissuasion doit prévenir ces pays de l’emploi de la bombe. A terme la bombe devrait être confiée à une organisation mondiale fraternelle et solide.

Tyrannie/ Les Etats-Unis et l’empire britannique ne doivent cesser de proclamer les grands principes de liberté et de droits de l’homme contre les Etats qui bafouent la démocratie et exercent un pouvoir sans contrainte à travers un parti privilégié ou une police politique. Tout pays doit pouvoir tenir des élections démocratiques et disposer d’une justice indépendante.

Une autre préoccupation existe : la misère. Si les dangers de guerre et tyrannie sont écartés, la science et la coopération conduiront au bien-être matériel.

Il faut une relation spéciale entre Britanniques et Américains : amitié mais aussi large coopération militaire incluant une appréciation commune des dangers, la similarité des armes, des échanges d’officiers. Les Etats-Unis devraient étendre la protection qu’ils offrent au Canada à tout le Commonwealth. De telles relations, dénuées d’intention agressive, ne nuisent pas aux Nations Unies, elles lui sont bénéfiques et sont indispensables. Américains et Britanniques doivent s’allier pour construire la paix et prévenir une nouvelle guerre encore plus rigoureuse.

Une ombre : personne ne connaît les intentions de la Russie soviétique et son organisation internationale communiste, et les limites, si elles existent, à ses tendances expansionnistes et prosélytes. Les Alliés comprennent les préoccupations russes à empêcher une nouvelle agression allemande et reconnaissent la place de la Russie parmi les nations. (note : Churchill cajole un moment les Russes)

Un rideau de fer est descendu sur l’Europe, derrière lequel se trouvent les capitales des anciens Etats d’Europe centrale et orientale. Ces villes se trouvent aujourd’hui dans ce qu’il faut appeler une sphère soviétique, sujettes du contrôle très fort et parfois croissant de Moscou. Les partis communistes d’Europe de l’est ont été élevés au pouvoir bien au-delà de ce que leur faible soutien populaire leur permettait. Des gouvernements policiers ont prévalu dans la plupart des cas. Seule la Tchécoslovaquie est une vraie démocratie.

(ndlr : Churchill oppose les conduites des soviétiques et des occidentaux) Turquie et Perse s’inquiètent des pressions exercées sur elles par le gouvernement de Moscou. Les Russes tentent de construire un gouvernement orienté communiste en Allemagne de l’est. En juin 1945, les armées américaines et britanniques s’étaient repliées hors du territoire conquis en Allemagne de l’est conformément aux accords (ndlr : mais contre l'avis de Churchill qui réprouvait cette concession sans contrepartie).

La construction d’une Allemagne communiste dans les zones occupées par les Soviétiques donnerait malheureusement aux Allemands la possibilité d'offrir leur soutien au plus offrant entre Soviétiques et démocraties occidentales. La sécurité de l’Europe repose sur une nouvelle Europe unie, de laquelle aucune nation ne devrait être exclue (ndlr : cad l’Allemagne). De par le monde, les cinquièmes colonnes communistes travaillent servilement sous les ordres du centre du communisme. A part dans le Commonwealth et aux Etats-Unis dans lesquels le communisme est encore en enfance, les partis communistes mettent en péril la civilisation chrétienne. Nous devons réaliser cette sombre réalité avant qu’il ne soit trop tard. La situation est également préoccupante en extrême-orient.

A l’époque du traité de Versailles chacun plaçait de grands espoirs selon lesquels les guerres étaient finies et la Société des Nations allait devenir toute puissante. Une telle confiance a disparu mais il ne faut pas croire la guerre inévitable ni imminente. Nos fortunes sont encore dans nos mains, nous avons le pouvoir de sauver le futur. Ce que veut la Russie n’est pas la guerre mais les fruits de celle-ci et la poursuite sans fin de l’expansionnisme de son pouvoir et ses doctrines. Pendant qu’il est encore temps, il faut prévenir de façon permanente la guerre et établir les conditions de la démocratie et de la liberté aussi vite que possibles dans tous les pays. Une politique d’apaisement ou fermer les yeux ne fera pas disparaître difficultés et dangers. Il faut un accord (settlement) sans délai.

Les Russes méprisent la faiblesse, particulièrement militaire. Si les démocraties occidentales restent unies autour de leur principes, personne ne leur fera du mal. La guerre contre l’Allemagne aurait pu être prévenue si seulement des actions avaient été entreprises en temps utile. Cette inaction ne doit pas se reproduire.

Si Britanniques et Américains s’allient, adhérant avec foi à la Charte des Nations Unies et se conduisant de façon désintéressée, il n’y aura pas une balance précaire des puissances, qui offre la tentation de l’aventure, il y aura une assurance extraordinaire de sécurité. Le chemin du futur sera libre, non seulement pour notre temps, mais pour un siècle.

samedi 27 octobre 2007

Monkeys in Delhi

Un article récent dans lemonde.fr rapportait que le vice-maire de Delhi était édécédé des suites d'une chute provoquée par les très nombreux singes qui y vivent. Ils seraient 5500.



Les singes, tout comme les vaches, sont sacrés. Les Hindous les relient au dieu Hanuman, roi des singes. Ils vaquent donc à travers la ville, paisibles à moins de se sentir attaqués. On les trouve en grande quantité dans l'ancienne place forte de Tugjuqabad et le parc attenant, fortement enclavé. Ils attendent près de la seule entrée (officielle) que des badauds leur envoient des bananes :
















mercredi 26 septembre 2007

Séparation des pouvoirs

Ci-suivent les meilleures pages de Histoire intellectuelle du libéralisme de Pierre Manent. Elles portent sur Montesquieu et la théorie de la séparation des pouvoirs (cf p.137 et 138) et pourraient alimenter les articles de wikipédia connexes au sujet :

«Si l'on veut décrire d'un mot le système libéral de Montesquieu, on dira qu'il s'agit de séparer la volonté de ce qu'elle veut, ou encore d'empêcher chacun de pouvoir ce qu'il ne peut s'empêcher de vouloir : le peuple ne peut pas ce qu'il veut, il ne peut qu'élire des représentants en espérant sans le croire qu'ils feront ce qu'ils veut; les représentants ne peuvent pas ce qu'ils veulent mais doivent tenir grand compte de ce que veut l'exécutif; et l'exécutif ne peut pas ce qu'il veut mais doit tenirn grand compte de ce que veut le législatif. A la souveraineté absolue qui décide de tout en dernier ressort, celle du Léviathan de Hobbes, mais aussi, finalement, celle du corps législatif de Locke, se substitue un mécanisme de prise de décision qui rend inutile la souveraineté.
«[...] le compromis, loin d'être choisi par la souveraineté de la délibération, est lui-même le souverain de la décision, puisque ce qui est décidé est la résultante composée de ce qui est voulu par l'un des deux pouvoirs et de ce qui est voulu par l'autre.»

mardi 11 septembre 2007

Thatcher dans le texte

Ci-suivent trois extraits des mémoires de Margaret Thatcher, 10, Downing Street, Mémoires, paru chez Albin Michel en 1993. Ils proviennent tous du même chapitre 25 : « Babel Express, Les relations avec la Communauté européenne entre 1987 et 1990 » et sont remarquables par leur style et les idées exposées, bien plus raffinées que ce que l'opinion française en a retenue. Ils m'avaient frappé quand je les avais lu il y a quelques mois, je m'astreint enfin à les diffuser. Bonne lecture.

Sur la construction européenne, p.594 :

« Le projet fédéraliste franco-allemand était soutenu avec enthousiasme par des forces hétéroclites à l'intérieur de la Communauté - par les pays du sud les plus pauvres qui comptaient tirer une gratification substantielle de sa réalisation ; par les entreprises du Nord qui espéraient imposer leurs coûts élevées à leurs concurrentes ; par les socialistes en raison du champ qu'offrait le projet de l'intervention étatique ; par les chrétiens-démocrates, en raison de leur tradition fortement corporatiste ; et, bien sûr, par la Commission, qui le voyait comme le noyau du futur gouvernement supranational. [...]
« A la fin, toutefois, il n'y eut pas d'autre choix que de soutenir une position radicalement opposée à la direction que la plus grande partie de la Communauté semblait disposer à prendre, de brandir le drapeau de la souveraineté nationale, de la liberté du commerce et de la libre entreprise - et de combattre. Même si je devais me trouver « isolée » dans la Communauté européenne. Mais dans une perspective plus large, les vrais isolationnistes, c'étaient les fédéralistes, qui s'accrochaient opiniâtrement à une demi-Europe quand l'Europe dans son ensemble était en train de se libérer, qui flirtaient avec le protectionnisme quand des marchés réellement globaux émergeaient, qui se laissaient obséder par des projets de centralisation quand la plus gigantesque tentative de centralisation - l'Union soviétique - était au bord de l'effondrement. »

Sur les effets bénéfiques de la liberté du commerce à travers le monde, p604 :

« J'ai toujours considéré la liberté du commerce comme beaucoup plus importante que toutes les autres stratégies globales, ambitieuses et souvent contre-productives - par exemple les politiques de « croissance coordonnée » qui mènent principalement à l'inflation. La liberté du commerce permet aux pays pauvres de gagner des devises étrangères et d'élever le niveau de vie de leurs habitants. En outre, c'est aussi une force de paix, de liberté et de décentralisation politique : de paix, parce que les liens économiques entre nations renforcent la compréhension mutuelle en même temps que les intérêts mutuels ; de liberté, parce que le commerce entre individus contourne l'appareil d'Etat et diffuse le pouvoir parmis les consommateurs au lieu de le concentrer dans les mains des planificateurs ; de décentralisation politique, parce que la taille de l'unité politique n'est pas dictée par la taille du marché et vice versa. »

Sur la Révolution française, p618 :

« Pour moi, qui appartient à un courant dont le père, Edmund Burke, fut le premier grand critique perspicace de la Révolution, les événements de 1789 représentent une perpétuelle illusion de la politique. La Révolution française était une tentative utopique de renverser l'ordre traditionnel - qui avait certainement beaucoup d'imperfections - au nom d'idées abstraites, formulées par des intellectuels vaniteux, qui échoua - non par hasard, mais par la faiblesse et la méchanceté de ses acteurs - dans les purges, le meurtre de masse et la guerre. Sous bien des aspects, elle anticipait la bien plus terrible révolution bolchevique de 1917. La tradition anglaise de la liberté a, quant à elle, grandi à travers les siècles : ses traits les plus marqués sont la continuité, le respect de la loi et le sens de l'équilibre, comme l'a démontré la Glorieuse Révolution de 1688. »

jeudi 6 septembre 2007

Théorie des contradictions moderne

La théorie des contradictions est un lieu commun de la pensée politique, régulièrement une théorie se propose d'expliquer les rapports sociaux non pas en fonction d'un ou plusieurs principes hiérarchisés mais au contraire par des contradictions. Les idées de Proudhon (voir sa notice sur wikipédia dont j'assure la qualité) en donnent une bonne illustration : pour celui-ci la concurrence est souhaitable mais elle est débouche sur son contraire, le monopole ; la propriété marque l'inégalité entre les hommes mais elle est l'objet même de la liberté ; la machinisation accroit la production mais elle abêtit. Liberté et égalité s'opposent irrémédiablement.

Pour certains penseurs, comme Marx, ces contradictions signifient à terme la révolution. En fait c'est le contraire, ces contradictions sont nécessaires et éternelles.

Tentons ici l'esquisse d'une théorie moderne des contradictions.

Crises et stabilités se succèdent par définition mais les crises se succèdent à rapide allure. Donc l'état le plus fréquent est la stabilité, produit de la sédimentation des passions et idées. Une société stable n'est pas le résultat d'une conception intellectuelle saine et éclairée mais le produit d'un ordonnancement des choses qui par hasard est équilibré.

Pour qu'une société soit stable, il faut que la fortune ait donné les talents, les passions, les pouvoirs, à des mains différentes. Il faut que les adversaires aient été placés de façon à annihiler mutuellement leur volonté de changement particulière. Il faut que les partis qui naturellement s'opposent aillent ensemble alors que les frères s'affrontent. A défaut la crise survient et c'en est fait de la stabilité (ce qui peut être bon ou mauvais, là n'est pas le sujet).

Ainsi la société reste stable jusqu'à l'intervention d'un facteur exogène ou un changement de facteur limitant avec le temps.

Comment se concrétise cette théorie des contradictions aujourd'hui ?

Du côté de la droite, on constate que celle-ci est divisée en courants nationalistes, libéraux et socialistes au sens large. Sans l'union de ces trois forces contradictoires, il n'y a plus de droite mais il serait plus juste de parler de simple alliance d'intérêts.

L'observation de la gauche est plus intéressante, qui présente une vraie fusion d'intérêts contradictoires. Elle défend des monopoles alors que c'est là préférer l'intérêt particulier à l'intérêt général, elle est séduite par les idées protectionnistes alors que le protectionnisme (de même que l'aide institutionnalisée aux entreprises en difficulté) nuit à tous les consommateurs et au progrès pour le profit de quelques industries nationales. Une partie de la gauche est fondamentalement totalitaire quand une est plus libérale. Cette fusion des contradictions a pour pendant l'abstraction de ses idées : la gauche défend les droits de l'Homme avec un grand h, ceux d'un homme abstrait, mais l'homme concret mérite à peine son droit de vote.

On peut trouver plein d'illustrations des contradictions qui fondent nos sociétés. La mécanique politique, dessiné par des idéaux ne fonctionne jamais comme prévu : un ordre spontané amène au pouvoir les cyniques et les pragmatiques.

Les extrêmistes sont toujours les alliés objectifs du pouvoir. Qui n'a jamais remarqué l'attrait des idées extrêmistes pour les jeunes de famille rangée ? La société crée ici ses propres éléments d'instabilités, en fait inoffensifs. Faire tenir le discours révolutionnaire par des forces réactionnaires assure la stabilité sociale. Mais ce n'est pas une « ruse de la raison », c'est une de ces contradictions nécessaires à l'ordre social. Les révolutionnaires prétendent recréer un monde meilleur mais leurs revendications utopistes ne se traduisent que dans une agitation stérile, qui affaiblit les réformistes. Et même quand ces révolutionnaires arrivent au pouvoir, il se révèle que le nouveau régime parfait les tendances profondes de celui-là même qu'il renverse. Ainsi de la Révolution française et de l'Empire qui poursuivirent et achevèrent la centralisation française (comme le releva Tocqueville). Ainsi du régime bolchevique qui reprit les traditions tsaristes et son mode de gouvernement. Ainsi de n'importe quelle démocratie/dictature africaine ou sud-américaine.

Le Guépard le réduit en une magnifique formule : « Il faut que tout change pour que tout reste comme avant ».

Que penser de ces contradictions ? Je me bornerai à remarquer que Montesquieu tressait des lauriers aux corps intermédiaires tandis que Mussolini et tous les chefs de régimes qui avaient pour idéal le totalitarisme s'employèrent à les détruire, à abolir toute médiatisation entre l'individu et le pouvoir, au nom du Tout sacré.

lundi 3 septembre 2007

Bar grillé

Le Canard du 29 août (p.7) rapportait une anecdote : lors de l'élection présidentielle de 1988, MM Chirac et Giscard scellèrent leur réconciliation contre Raymond Barre pendant un repas.

Le plat choisi par ces gamins qui nous gouvernent était du bar grillé.

mardi 24 juillet 2007

Turquie, victoire de la démocratie

De France la victoire d'Erdogan pourrait être interprétée comme une victoire des islamistes, mon avis est qu'il s'agit de la revanche, tant de fois remise, de la société civile contre l'Etat.

Le pouvoir turc était occupé depuis l'indépendance par une élite autoritaire, décidée à conduire le pays vers le progrès à marche forcée. Mais le progrès des élites kémalistes n'était qu'une singerie des institutions occidentales.

L'Etat usa de son pouvoir politique pour remodeler la société turque suivant ses idéaux. La réforme la plus frappante fut l'adoption d'un alphabet occidental. La séparation de la religion, souhaitable mais qui peine à ne pas tomber dans l'excès inverse de l'athéisme d'Etat, suivit. Comme on peut l'observer ailleurs, les réformes effectuées au nom de la modernité et de l'individu servirent surtout le pouvoir de l'Etat.

S'ensuit mécaniquement le pourrissement du régime, qui repose toujours plus sur ses clientèles (et in fine la clientèle militaire) : les personnes éclairées, cad qui partagent les préjugés kémalistes, intègrent la fonction publique tandis que les autres en sont écartées. Un clivage progresse irrésistiblement au sein de la société entre le camp de la société civile et celui qui prétend la gouverner pour son bien. Or les clientèles étatiques sont nécessairement minoritaires, à défaut le régime est improductif et ne survit pas, et dès lors il ne peut survivre sans légitimité.

Le régime kémaliste est très longtemps resté légitime, se basant sur le nationalisme, le progrès, une alliance efficace avec les USA contre le danger présenté par l'URSS. Mais l'avènement de l'islam comme source de légitimité du pouvoir dans les pays musulmans, la fin de la menace soviétique et l'inefficacité économique du régime kémaliste ont donc déssoudé le régime.

Surtout, le parti kémaliste ne peut plus incarner seul le progrès. En fait sa politique économique est parfaitement rétrograde : étatiste et dirigiste. C'est l'AKP qui a permis la relance du pays alors que celui-ci frolait la faillite en 2001 en menant quelques réformes libérales. Ceci montre au moins, avec bonheur, que le moteur du succès de l'AKP n'est pas uniquement l'islam mais bien la réussite économique.

Mais les kémalistes ne sont pas morts, en tant que parti historique de la Turquie ils restent le parti-recours, le parti naturel, comme le Congrès en Inde par exemple. Ils reviendront au pouvoir et savoir s'ils peuvent se moderniser demeure un paramètre inconnu et décisif de l'avenir de la Turquie.

Enfin déplorons que ce résultat accroisse les peurs xénophobes qui contrecarrent l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.

nb : un article de Sorman postérieur sur la même ligne : ici

jeudi 12 juillet 2007

Déménagement à Khanpur

Kate et moi venons de déménager dans un appartement à Khanpur Extension, que nous partageons avec deux collocataires américain et écossais. Le logement est neuf -en fait il est encore en construction-. C’est plus agréable qu’être à l’hotel, nos hôtes sont attentionnés, on est nourris et ça coûte seulement 5 euros par jour.

Surtout, fini le cafard quotidien ! A l’hôtel, la scholar’s house de la Jamia Hamdard University (au fait : Jamia veut dire université), j’ai chaque nuit fait la chasse à un cafard différent (ça m’a rappellé wikipédia).

Un autre problème de l’hôtel, plutôt pas mal autrement, résidait en son excentrage, situé dans le sud de Delhi, loin de Connaught place et du Red Fort. Khanpur, où se trouvent mes nouveaux quartiers est malheureusement encore plus au sud et je n’ai donc pas encore eu l’occasion d’explorer le nord de la ville.

Alors que l’hôtel se trouvait dans le campus d’une université musulmane, Khanpur est un quartier populaire.

La Devli Road en est la principale artère, de direction nord-sud, qui est un superbe bazar dans tous les sens du terme. L’avenue est formée d’une suite ininterrompue et qu’on croirait sans fin d’échoppes mobiles ou sédentaires, parfois superposées proposant tout types de biens et service : jus de fruit, journaux (pas fréquent), plats chauds, vêtements, pharmacie, barres en métal, fruits (un seul type à la fois le plus souvent), réparation de vélo, meubles, tissu, tailleur, coiffeur, boissons énergisantes et matériel de bodybuilding, boissons, appels téléphoniques, immobilier, tapis, supermarché (= 50m²), meubles, viande, marbre, médecine, internet, téléphones mobiles, électro-ménager, maïs grillé etc.

On trouve encore un temple et une mosquée. On ne voit en revanche aucun agent de l’Etat ni administration. Seul le système de bus peut y être rattaché. Les gens s’entassent dedans jusqu’aux dehors des portes, qui ne ferment jamais. Par souci de lutte contre la pollution, ces bus roulent au GPL. Même si la pollution est un grave problème de Delhi, je doute que les consommateurs du service de bus eurent arbitrés vers le passage au GPL plutôt que la mise en place de davantage de bus.

La poussière semble encore plus présente sur la Devli Road qu’ailleurs, offrant un décor un peu far-west, surtout quand passe un cheval ou que des vaches s’installent sur le petit trottoir séparant parfois les voies.

Sur les côtés, on peut trouver d’authentiques bas-fonds, des rues tortueuses desquelles la lumière semble fuir. On erre entouré d’yeux surpris, sans garantie de trouver une sortie, ne sachant pas si au fond se trouve un cul-de-sac où un nouveau zigzag au détour duquel vous risquez de voir surgir une moto conduite par des gamins. Car Delhi est une ville formée de très nombreuses enclaves développant chacune leur propre « écosystème ». Les habitants de Delhi semblent ignorer l’allure générale de leur ville, on ne trouve d’ailleurs aucun plan, les conducteurs se repèrent par rapport aux endroits ou demandent leur chemin en cours de route.

Dernier détail, mon quartier abrite une forte minorité de sikhs, originaires du Penjab dont sont mes hôtes.

vendredi 6 juillet 2007

Ansal Plaza, où comment la jeunesse dorée fantasme l’occident


L’autre jour je suis allé à Ansal Plaza, au sud de la road ring de Delhi, qui était sur le chemin au bout duquel aurait du se trouver l’Alliance française. Je m’attendais à l’habituel alignement d’échoppes hétéroclite mais là je découvre un centre commercial branché pour la jeunesse dorée. A quoi rêve-t-elle ?

L’architecture est un peu surprenante, un design un peu futuriste : un amphithéâtre entouré par deux bâtiments symétriques organisés en cercle autour. Un peu décalée se dresse une tour à l’allure de tour de contrôle. L’entrée des bâtiments est surveillée par des vigiles.

On y trouve deux types de commerce. D’abord les magazins, principalement de vêtements, qui proposent des marques en apparence européenne (cad par le nom et le prix). Les mannequins mélangent astucieusement blancs et indiens européanisés, encore qu’ils gardent parfois la moustache, le détail qui tue.

Ensuite des échoppes proposent glaces, popcorn, boissons, hotdogs « authentique » et autres gâteries de l’ouest.

Des jeunes habillés cool ou fashion arpentent les allées, inspectant le grand mâle occidental habillé chic qui passe près d’eux.

De mes lectures de journaux j’avais compris que le principe de tels endroits est de copier autant que possible le mode de vie occidental ou plus exactement, ce qui est très différent, singer les habitudes qu’on prête aux occidentaux. C’était l ‘occasion de tester l’idée reçue.

Ce fut un succès.

Tout ce cliché a un côté tristement dérisoire : dès qu’il pleut, l’eau coule du plafond dans le couloir, qu’un employé vient éponger. Les employés sont en surnombre et inefficaces, on trouve des insectes dans les bonbons, les escaliers sont des escaliers de service mis à part les escalators du milieu.

La jeunesse dorée de Delhi, souvent nouveau-riche, ignore que le clinquant et le cher sont vulgaires. Ce soir-là je mangeais dans une échoppe thaï perdue pour 100 roupies, dans une rue dégueulasse, à l’écart des magazins, et c’était excellent.

mercredi 4 juillet 2007

Rickshaw devant !


Je suis arrivé à Delhi vendredi. Ancien pays tiermondiste et donc pauvre, aujourd’hui capitaliste et donc en plein boom économique. L’expérience la plus marquante, et quotidienne, est la conduite en rickshaw, sorte de petit taxi bas-de-gamme à trois roues et moteur vrombissant.

Ces petits engins se glissent à toute allure dans une circulation infernale autant qu’encombrée. Le visiteur étranger constatera immédiatement qu’en Inde le feu rouge n’est qu’indicatif. Quand bien même l’artère que la route traverse est manifestement impossible à franchir, s’expose au ridicule le chauffeur qui s’arrête au feu et non au niveau du trafic, il se fait dépasser par autant de véhicules qu’il laisse de place devant lui, et c’est plus que ce qu’on peut imaginer.

Le sens de circulation n’est lui aussi qu’indicatif. Il faut des barrières de pierre et de fer pour empêcher les Indiens de circuler du mauvais côté pour gagner un peu de temps. Il est fréquent que vous voyez arriver des voitures en sens inverse occupant toute la largeur de la voie avant de se rabattre en catastrophe dans un concert de klaxon, concert permanent, le klaxon ayant ici pour fonction de se positionner par rapport aux autres conducteurs et à intimider ceux qu’on veut dépasser.

Les lignes séparant les voies semblent ne pas exister. Les « routes » sont défoncées, avalées sur les côtés par les commerces qui s’étendent sur des kilomètres, rétrécies encore par des travaux ou des trous trop gros.

Pour parfaire le tableau, il faut indiquer la variété de la faune : rickshaws, petites voitures à l’occidentale, grosses voitures, camions bennes, autobus, taxis, vélos, rickshaws à vélo, chevaux, piétons, motos, machins... Le tout est un peu cabossé encore que je n’ai pas vu d’accident.

Aucun policier, ou si peu.

Quelles leçons en tirer ? D’un côté se vérifie à chaque instant l’ordonnancement spontané des rapports sociaux décrit par Hayek, la création sans autorité de règles de conduite efficaces. Frappera l’étranger le spectacle démentiel du balet des usagers de la route, à fond les klaxons, qui se rencontrent sans se heurter, se cédant la place au dernier moment.

De l’autre se vérifie l’utilité d’un Etat ou d’une entité équivalente qui fait ici défaut. Car si un Indien peut gagner quelques secondes aux dépens de tout le monde, il n’hésite pas ! Sans doute une meilleure discipline permettrait-elle un gain par tous de temps mais personne n’est là pour garantir une telle discipline. On peut cependant raisonnablement douter qu’existe en Inde un Etat susceptible d’opérer une saine régulation sans céder à l’envie de tout planifier et assurer des rentes à ses clientèles, l’Etat indien a largement démontré sa malfaisance dans de nombreux domaines – ce qui sera exposé ultérieurement.

mardi 19 juin 2007

L'idéologie du président

A quel courant idéologique pourrait-on rattacher Nicolas Sarkozy? La question mérite d'être posée sans être, comme ça a été le cas jusqu'à maintenant, pourrie par la caricature.

La confusion règne. Sarkozy est perçu comme un libéral par les antilibéraux et par les... media étrangers. Comme ministre il ne s'est pas distingué pour son libéralisme, au contraire. Pourtant, contrairement à Jacques Chirac et nombre d'hommes politiques français, il n'a pas désigné le libéralisme ou la mondialisation comme bouc émissaire.

Mais observons sa campagne :

Dans un premier temps, Sarkozy a été libéral, pronant la «rupture»

Dans un deuxième temps, quand Henri Guaino est devenu sa plume, il est devenu social. Il cite alors Jaurès et Blum et prend le parti des opprimés©. Il embrasse la mondialisation mais c'est pour l'étouffer.

Dans un troisième temps enfin, semble-t-il après avoir reçu un rapport des Renseignements Généraux qui donnait un Front National menaçant, il est devenu souverainiste. Non à l'euro fort, plus de sécurité etc

Résultat : victoire à plus de 53%, une victoire très nette.

Sarkozy a ainsi été libéral puis social puis souverainiste. Il s'agit là en gros des trois familles de la droite suivant la typologie de René Rémond, décédé le 14 avril 2007
(cf wikipédia : Les_Droites_en_France). Sarkozy a donc courtisé successivement chaque famille et on peut enfin tenter de le classer : un pragmatique.

Des indices postérieurs à l'élection semblent confirmer cette analyse. Avant d'être proposé à Bernard Kouchner, le ministère des affaires étrangères aurait été proposé à... Hubert Védrine. Les deux hommes viennent du Parti socialiste mais l'un est partisan de la realpolitik et le second est qualifié par le premier de «droit-de-l'hommiste». Au ministère de l'économie, le dépensier Jean-Louis Borloo est remplacé au pied levé par Christine Lagarde, qui s'affiche auprès des libéraux. En d'autres termes : les nominations semblent dépendre des personnes sans préoccupation apparente pour les idées.

Un autre indice va en sens inverse : les ministres ont en catastrophe justifié la TVA sociale comme... une mesure protectionniste. Le pragmatisme va-t-il se fourvoyer dans le protectionnisme? Espérons que les libéraux sauront exercer l'influence dont ils semblent enfin disposer au gouvernement pour prévenir cette farce funeste .

jeudi 14 juin 2007

Des sources de la connaissance et de l'ignorance

Je viens de finir un petit livre de Karl Popper (Karl Popper est comme chacun sait le plus important des épistémologues), ou plus exactement la retranscription d'une conférence, dont le titre est Des sources de la connaissance et de l'ignorance.

Je vais résumer ici son propos sur les points qui m'ont le plus intéressé.

S'intéressant premièrement aux sources de l'ignorance, Popper dénonce les courants épistémologiques optimiste et pessimiste. Du courant optimiste sur le pouvoir qu'à l'homme de discerner le vrai et d'accéder à la connaissance, qui ouvrit la voix au progrès phénoménal que connut l'Europe à partir de la Renaissance, il émane également la fameuse théorie du complot obscurantiste : en effet celui qui n'est pas d'accord avec ma vérité est suivant cette théorie nécessairement animé d'intentions diaboliques et s'allie en secret avec d'autres esprits maléfiques pour prévenir le progrès. L'absence de progrès s'explique mécaniquement par la théorie du complot obscurantiste.

Popper pose ici une explication très convaincante de la théorie du complot. A mon avis, il ne faut pas chercher plus loin l'explication du phénomène de bipolarisation politique.


Parmi les sources de la connaissance, Popper accorde une juste place au préjugé, qui semble-t-il était en question dans un sujet du bac. Le préjugé, si souvent dénigré, est notre source principale de connaissance. Mais il n'est pas une source ultime.

Car il n'y a pas de source ultime, la connaissance se forme par l'examen critique.

Quid sur wikipédia ? Quelle place y est laissée à l'examen critique pour ses rédacteurs ?
Une place en fait bien faible, ce qui est heureux. Pourquoi ? Parce que c'est au lecteur de dresser une critique et non à wikipédia de fournir du prêt-à-penser. Dès lors les sources s'imposent sur wikipédia, on peut les ordonner, les hiérarchiser. Sur wikipédia, c'est donc l'argument d'autorité qui doit trancher. Et oui !

Ceci se traduit en quelque sorte dans la recommandation WP:POINT, ne tentez pas de prouver expérimentalement votre point de vue !

Les points de vue sont tous permis à condition d'être attribués. Et la place permise à un point de vue dépend de l'autorité qui la soutient. C'est pourquoi l'avis d'un inconnu ne vaut rien, c'est pourquoi les génies méconnus autoproclamés ne doivent chercher aucune reconnaissance sur wikipédia.

vendredi 25 mai 2007

En rédaction de mémoire...

Moins d'intervention ces temps-ci pour cause de mémoire à rédiger d'urgence. Je me contente d'un peu de maintenance sur wikipédia :| Demain c'est la wikirencontre donc au boulot ce soir.

jeudi 17 mai 2007

L'écosociétalisme

Qui connait l'écosociétalisme ? Cette théorie confidentielle se propose bien humblement de réordonner la société pour un monde meilleur. La théorie fourmille de détails croustillants sur la façon de planifier complètement la société pour rendre l'homme libre.

Ses promoteurs ont eu la bonté désintéressée de créer un article sur Wikipédia mais nous allons sans pitié le passer à la trappe prochainement donc dépêchez-vous de lire ce phare de la pensée! Extrait:

De ce fait, il n'y a pas besoin de capital monétaire pour engager une production souhaitée par les individus ou la collectivité, mais seulement de rémunérer le travail (au fur et à mesure de la production) par une création monétaire (électronique) permanente, dont l'unité de compte équivaut à six minutes de travail.
Amen !

L'écosociétalisme évoque le phalanstère de Fourier duquel Proudhon disait justement
qu'il ne renforme que bêtise et ignorance. Heureusement wikipédia n'accueille pas les délires
totalitaires confidentiels.

lundi 14 mai 2007

Le despotisme légal des physiocrates

Le despotisme légal est la doctrine politique des physiocrates, courant philosophique du XVIIIe siècle, qu'il faut bien distinguer du despotisme éclairé.

La filiation intellectuelle n'est pas la même, le fond s'oppose. Les physiocrates entendent placer sur le trône un souverain qui fasse respecter les lois de la nature, véritable souverain, alors que les partisans du despotisme éclairé sont des absolutistes qui veulent que la main du roi ordonne la société vers le progrès.

Concrètement le despotisme légal ordonne au gouvernement de faire respecter le droit de propriété et le principe de concurrence, qui sont évidents et naturels. La justice n'est pas à la disposition du gouvernement mais uniquement des individus, les actes du gouvernement sont soumis à l'appréciation des tribunaux (cf Bertrand Nézeys).

On voit donc que cette doctrine vise humblement à favoriser l'organisation spontanée de la société, préoccupation identique à celle de Friedrich Hayek.

La doctrine considère logiquement inutiles les droits politiques collectifs puisque c'est la nature, immuable, et non une quelconque majorité ou ses représentants, qui ordonne la société. Un parfum d'anarchocapitalisme !

D'autres détails sur l'article que j'ai créé sur wikipédia. Merci à Elvin pour ses ajouts.

dimanche 6 mai 2007

Sarkozy gagne la présidentielle. Le PS sanctionné.

Le résultat était prévisible, tirons-en immédiatement les leçons.

D'abord une anecdote. Pendant la nuit succédant au débat entre les deux prétendants, un sondage auprès des lecteurs du monde.fr pour déterminer le gagnant mettait largement en tête Royal (environ 51 %), loin devant Sarkozy (environ 35%). Le lendemain tombaient les sondages sérieux, indiquant l'exact inverse !!! (Ce sondage-web semble désormais indisponible... )

Sarkozy a maintenu pendant le débat sa posture d'homme d'action et son parler-vrai en proposant des réformes concrètes (réforme des régimes spéciaux, rationalisation de Bercy) là où Ségolène se contentait de promesses démagogiques vers toutes les clientèles.


Le programme économique de Royal consistait, si j'ose dire, en un mélange de corporatisme (dialogue social à toutes les sauces) et de keynésianisme (pari sur les énergies renouvellables, croissance magique en stimulant la demande mais sans creuser le deficit !). La candidate socialiste aggravait son cas en tombant elle-même dans le piège sur le nucléaire qu'elle tendait à son rival ou encore en prêchant à la fois la décentralisation et une action de l'Etat susceptible de confondre les budgets de la sécurité sociale et de l'Etat. Ridicule. Il apparaissait après coup que sa colère au sujet de l'accueil scolaire des handicapés était complètement déplacée...

Pour croire que Mme Royal avait gagné ce débat, il fallait à l'instar des nombreux militants socialistes qu'on trouve sur les forums du Monde, dont le niveau est notoirement désastreux, prendre les français pour des imbéciles.

La violence et l'inanité des attaques contre Sarkozy, haï par sa gauche pour les intentions qu'elle lui prête, haï par sa droite pour l'absences d'actes qui valideraient ces mêmes intentions, l'ont considérablement aidé. Les leçons que doit apprendre le PS, c'est que le parler-vrai peut payer et que la diabolisation a été une erreur fatale. Je suis persuadé que Royal aurait fait un meilleur score en dénonçant le TSS et en proposant des réformes clairement. Espérons qu'au prochain scrutin, le PS se sera normalisé dans le concert européen.

En attendant Mme Royal promet de mener le PS vers d'autres victoires [sic].

vendredi 27 avril 2007

1,93 %, la fin ?

Petite perle trouvée dans le Nouveau Larousse illustré, dictionnaire universel encyclopédique publié sous la direction de Claude Augé vers 1900. Il s'agit de la fin de l'entrée communisme (le gras est de moi) :

« A chacun suivant ses besoins », disait-on au XVIIIe siècle ; et ce sera la devise de Fourier et de ses disciples, qu'à son tour adoptera Louis Blanc. Avec Saint-Simon, la conception opposée va trouver sa formule : « A chacun suivant sa capacité, à chaque capacité suivant ses oeuvres. » A partir de ce moment, c'en est fait du communisme.
Ainsi en cette élection présidentielle de 2007, le PCF s'écroule mais la LCR reprend le flambeau. Cette faculté d'adaptation illustre bien le fondement irrationnel de la doctrine, qui se contorsionne et s'adapte à l'espace que la raison lui laisse, de plus en plus ténu.

vendredi 20 avril 2007

Candidat Sarkozy

Voilà le morceau le plus difficile, Nicolas Sarkozy est le favori or s'il est élu c'est à sa politique qu'on attribuera les maux de la France, le soutien s'avère donc risqué, par ailleurs des rumeurs écorchent mes oreilles. C'est quand même à lui qu'ira mon vote pour deux raisons.

Des candidats, NS est le seul à avoir une intelligence économique, en fait c'est même un des seuls qui ne propose pas le problème comme solution à la manière des collectivistes socialistes, troskistes, frontistes ou gauchistes. NS a une sensibilité libérale mais il est avant tout un étatiste comme il l'a rappellé récement aux libéraux, affirmant que c'est l'Etat qui a construit la France point final. Il a durant cette campagne successivement flatté les trois droites décrites par feu René Rémond : libérale puis sociale, puis souverainiste.

Comme le résume fort bien The Economist qui lui apporte son soutien : Mr Sarkozy is less a principled liberal than a brutal pragmatist. La France attend une réforme et NS semble avoir la volonté et l'envergure de la faire... encore qu'on ne peut écarter l'hypothèse qu'une fois installé à l'Elysée, il enfile des pantoufles chiraquiennes...

La seconde raison tient à la qualité de la gauche. Depuis des années la gauche crie au loup, elle doit être sanctionnée. Chaque action du candidat de l'UMP est prétexte à des scènes délirantes d'hystérie collective. La dernière c'était quand NS a donné des origines génétiques à la pédophilie et à la propension au suicide, ses adversaires ont aussitôt déduit de l'opinion de NS que celui-ci voulait la traduire en une politique eugéniste. Procès d'intention stupéfiant qui connait son apothéose dans une tribune de Jacques Testart publiée dans Le Monde daté du 18 avril : l'eugénisme au service du libéralisme (sic !)... Notre apprenti philosophe ignore donc que le plus fameux philosophe critique du scientiste, Karl Popper, est un des fondateurs de la néolibérale Société du Mont-Pèlerin et que le libéral intransigeant Hayek a été nobélisé pour avoir dénoncé toute sa vie le scientisme socialiste de planification de l'économie.

La haine antisarkoziste est révélatrice de la faible tenue du débat politique français : on ne s'interroge pas sur les programmes, on se demande benoitement si Sarkozy est raciste, on interprète ses actions comme s'il dirigeait une cabale etc. On ne prête qu'aux riches... ma voix est pour celui qui a le plus de talents.

mardi 17 avril 2007

Candidat Bayrou

Bayrou n'est pas libéral, il est centriste (UDF). Voici un commentaire de Margaret Thatcher à propos des centristes (alliance PSD - PL), qui rencontraient des succès fin 1981 (in Mémoires, chap. Désarmer la gauche) :
En fait, bien sûr, la dernière chose qu'on puisse attendre de partis qui cherchent délibérément le juste milieu entre la droite et la gauche, ce sont de nouvelles idées et des initiatives radicales. Les briseurs de moule, c'était nous, et le moule, c'était eux.
Dans la France, pays au consensus antilibéral, on attendrait la réforme libérale du candidat centriste? Spéculation stupéfiante.

Une liste révélatrice des actions de FB : http://www.liberaux.org/wiki/index.php?title=François_Bayrou, à laquelle on peut rajouter son idée de fixer le smic à 1000 € à la dernière présidentielle. Pourquoi 1000 € ?!...

Non seulement FB n'est pas libéral mais il forme de plus une nuisance considérable contre le libéralisme: en rendant l'issue du premier tour incertaine, il anéantit l'accord tacite entre droite et gauche de gouvernement de ne pas sombrer dans la démagogie.

Le premier effet de la montée de FB dans les sondages, c'est donc la réactivation du clivage droite-gauche par des concurrents mécaniquement repoussé vers leurs extrêmes. Il a fait revenir Ségolène Royal vers le PS, catastrophe qui ne l'a pas fait remonter mais a au contraire entretenu la bonne forme de FB; il a renvoyé NS flatter les électeurs frontistes. De façon générale, la montée du candidat centriste a dissout la rationnalité du débat politique, SR ne parle plus qu'en langue de bois et NS part dans tous les sens.

Qu'y a-t-il à sauver chez FB ? Son centrisme, s'il lui défend de se faire le héraut du libéralisme, le prémunit également de l'antilibéralisme primaire. Mécaniquement FB propose des mesures libérales comme le montre sa préoccupation envers la dette, préoccupation qu'un libéral ne peut que saluer... tout en critiquant le flou bien peu surprenant sur les moyens d'une telle politique.

lundi 16 avril 2007

Candidate Royal

Royal incarne l'avènement contrarié d'une gauche enfin non socialiste, une gauche à l'américaine. On ignore trop que le débat politique est de meilleure qualité outre-Atlantique, moins dogmatique, plus ouvert et surtout plus mature. Ce n'est pas un hasard si la presse internationale est de langue anglaise.

SR a été sacrée candidate contre les éléphants mais son parti ne l'aime pas, les partisans de Fabius et Strauss-Kahn font circuler le bruit qu'elle n'aurait été élue que grâce aux nouveaux adhérents. Sa gauche la trahira sans complexe, au fond elle préfère hurler sur Sarkozy, son meilleur ennemi, plutôt que gouverner.

Le programme de SR est parfaitement flou sur le libéralisme ce qui est ce qu'on peut attendre de mieux de la part du candidat socialiste, au moins ne tient-elle pas l'habituel discours antilibéral ce qui est déjà remarquable. Sa ligne reste ambigue volontairement encore qu'on peut la rapprocher de DSK, l'économie de marché affectée à l'intérêt général. Bref, du capitalisme sans enthousiasme et sous contrôle.

Plus intéressant, ces petites mesures libérales spontanées dont je n'ai étrangement peu d'exemple à donner :) opposition aux lois mémorielles (il me semble), indépendance de la presse...

Mais a l'inverse il ne faut pas oublier toutes les mesures antilibérales. Ainsi, que faire des jeunes en difficulté ? Les envoyer dans des camps militaires et mettre leurs parents dans des écoles spécialisées... Bref davantage d'Etat. Consternant. Une belle chance de gachée. On attendra encore longtemps que le PS reconnaisse que la liberté économique est une liberté, la liberté d'affecter les fruits de son travail aux biens et services qu'on choisit.

Le libéralisme dans l'élection présidentielle de 2007

Dans une semaine aura lieu le premier tour de l'élection présidentielle que passeront vraisemblablement Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, c'est l'occasion de commenter les candidats en lice.

Ce post est le premier ayant trait à la politique, je préviens le lecteur que politique et libéralisme sont deux de mes dadas. C'est donc d'une perspective libérale, très riche et pourtant tellement absente, que j'apprécierai les candidats.

Où est le libéralisme ? Partout et nulle part. Aucun candidat n'a un programme positivement libéral mais les trois candidats sérieux expriment d'une façon ou d'une autre du libéralisme : un libéralisme résigné chez Nicolas Sarkozy, mécanique chez François Bayrou, empirique chez Ségolène Royal.

Pourquoi Jean-Marie Le Pen n'est-il pas dans cette liste ? Tout simplement parce que s'il faut déduire son libéralisme des quelques réformes libérales qu'il prône et de quelques éléments de son discours alors il faudrait aussi le reconnaitre socialiste, catholique, républicain, altermondialiste etc Le fil conducteur du discours de Le Pen c'est le poujadisme d'extrême-droite. Des quatre principaux candidats, il est le moins libéral.

jeudi 5 avril 2007

Blogosphère et salubrité mentale

Internet est un mode de communication merveilleux, 2 aspects inquiètent cependant l'auteur de ce blog, éduqué par la lecture du Monde pendant la moitié de sa vie :

En premier, ce que j'appelle le phénomène du perroquet. Il est déconseillé de placer le mainate à qui vous avez appris des mots devant son reflet car il va alors se parler à lui-même; étant plus prédisposé à se rappeller ses croassements que vos leçons, il va peu à peu oublier et revenir à son état primitif.

Maintenant placez dans un espace de discussion des personnes caractérisées par un même biais (au sens non péjoratif), en discutant elles vont croire confronter des points de vue alors qu'elles ne font que monologuer et cultivent leur intolérance. Bien sur, le plus les personnes de départ sont raffinées et le moins elles constitueront une masse bêlante assoiffée de sang mais un détour par un forum marxiste ou nationaliste vous convaincra de la gravité du problème. Le remède est pourtant simple : aller chercher des informations ailleurs, garder l'esprit critique. Wikipédia permet cette confrontation heureuse et enrichissante encore que les contradicteurs ne sont pas toujours à la hauteur, ce qui devient un problème quand ils sont incapables de le comprendre.

En deuxième inquiétude, la psychose paranoïaque. Sans vouloir faire de la psychologie de comptoir, je ne prends pas de risque à affirmer qu'elle se croise aisément sur internet (la psychologie de comptoir aussi). Voici la définition qu'en donne le dictionnaire médical : psychose caractérisée par l'évolution progressive et irréductible d'un délire cohérent, systématisé (délire de persécution, de grandeur, mysticisme, hypochondrie) organisé à partir de certains épisodes de la vie affective ou émotionnelle; par la conservation complète de la clarté et de l'ordre dans la pensée, le vouloir et l'action. Cette psychose conduit souvent à des réactions antisociales (crimes, délits). Elle avait été décrite par Esquirol dans le groupe des monomanies.

Le meilleur exemple, c'est la 4e entrée des résultats google au mot libéralisme, j'ai nommé http://www.syti.net/Liberalisme.html selon lequel le monde est dirigé par des libéraux-fascistes tels que Jospin, Blair, Sarkozy ou Bush.

A rapprocher de la notion de folie raisonnante, plus pertinente encore : Délire dans lequel des perceptions exactes servent de base à des interprétations pathologiques qui constituent un système logiquement ordonné.

Un exemple simple : le cas typique du nationaliste refoulé cherchant refuge chez les libéraux, qui conclue que Le Pen est libéral des quelques propositions poujadistes incohérentes qu'il tient. Autre exemple : le cas de plusieurs contributeurs refoulés de wikipedia.

Il faut pour être complet, savoir saisir les choses du bon côté : ces deux phénomènes fournissent d'excellents faire-valoir qui mettent aisément et avec bonheur en valeur la personne lucide.

mardi 3 avril 2007

Hyperborée

Hyperborée, une terre mythique du nord où il fait jour pendant six mois sans interruption, l'endroit où la présence d'Apollon est donc permanente, un nom de blog parfait puisque Apollon est le pseudonyme que j'utilise sur internet. Ce blog recueillera des analyses, des informations, des leçons. Apollon n'est pas Narcisse, j'espère que le lecteur apprendra quelque chose de ma prose.