Etes-vous quelqu'un de différent ?

mercredi 28 mai 2008

Qu'est-ce que la propriété ?

Voici le second de mes textes publiés pour les mélanges.

Qu'est-ce que la propriété ?

La réponse est fameuse : c'est le vol nous dit Proudhon. On sait beaucoup moins que revenu sur terre dans ''Théorie de la propriété'', le même nous dit que "la propriété c'est la liberté"...

La propriété, clé de voute du libéralisme, est mise en avant voire inventée par John Locke, philosophe anglais du XVIIe siècle. C'est un concept neuf en ce qu'on ne le trouve pas sous une forme pure chez les Romains, et que chez les pères et docteurs de l'Eglise, la propriété se justifie au mieux par la chute, chez Saint Augustin (la chute montre l'imperfection de l'homme et donc l'impossibilité d'une propriété collective), ou par la bonne gestion qu'elle permet, chez Saint Thomas. Au siècle des Lumières, le caractère naturel de la propriété est discuté, défendu comme il se doit par les physiocrates contre la conception traditionnelle (voir Philippe Simonnot, article du monde du 19 mai 2000 : Propriété contre nature). A l'appui de ce caractère naturel, ne peut-on constater avec Hayek (cf ''Law, Legislation and Liberty'', édition de 1982, vo, tome II p75) que la propriété existe en quelque sorte chez les animaux, comprise comme le territoire qu'ils font respecter naturellement, un des rituels réduisant la violence et prévenant une surpopulation génératrice de famine, en "interdisant" l'individu sans territoire d'avoir une engeance.

Le droit subjectif de propriété connait sa consécration dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 qui y constate un droit naturel, sacré et imprescriptible au côté de la liberté, de la sureté et de la résistance à l'oppression. Il est depuis sous le feu constant des doctrines collectivistes qui entendent affecter au politique une autre fin suprême que la liberté et substituer à cette dernière une fin déterminée par leur conception particulière du bien, détruisant ou réduisant toujours le droit de propriété, manifestant ce faisant un atavisme de nos sociétés primitives qui étaient organisées autour de la réalisation d'une fin collective comme l'a dégagé Hayek.

D'un point de vue de juriste, on peut diviser le droit de propriété en trois droits : l'usus, ou droit d'user, fructus, droit de jouir des fruits, et abusus, droit de disposer (et non pas droit d'abuser). Ces trois droits peuvent être démembrés ce qui donne naissance à des usufruits, des nue-propriétés, des servitudes... Le droit de propriété, c'est la réunion de ces droits : celui d'être maître de quelque chose.

La critique contre le libéralisme et la propriété est ancienne : la liberté n'est-elle pas pour le propriétaire ? Et est-ce que la propriété ce n'est pas pour le riche ? Ces objections ont été combattues par les libéraux. Hayek voit dans le droit de propriété le mécanisme qui garantit au pauvre que son travail lui procurera des fruits dont il sera le maître et pourra s'enrichir. Sans droit de propriété ou mécanisme équivalent l'individu est soumis à l'arbitraire du puissant, suspendu aux règles coutumières. Plus généralement pour Hayek, le développement de l'ordre des actions sur lequel se fonde la civilisation n'a été rendu possible que par l'institution de la propriété (cf ''Law, Legislation and Liberty'', édition de 1982, vo, tome II p121). Le droit de propriété sert ainsi le riche ET le pauvre, conclusion attaquée violemment par tous ceux qui croient que le bonheur des uns se fait forcément aux dépens des autres, et croient que la richesse est un donné fixe qu'il conviendrait de partager au mieux. Dans une optique proche de Hayek, Guizot prononçait au XIXe siècle les mots célèbres quoique souvent malheureusement raccourcis : "Enrichissez-vous par le travail et par l'épargne, et vous deviendrez électeur". Plus près de nous, Hernando de Soto explique comme Hayek que le droit de propriété est à la base du succès économique occidental, que la pauvreté n'a pas une explication raciale ou génétique mais dans le système économique, et que l'institution de la propriété améliorerait les conditions de vie de tous. Etant donné dès lors l'importance capitale du droit de propriété, la fonction essentielle de l'Etat serait de faire respecter ce droit, comme le soutient par exemple l'économiste Robert J. Barro. Beaucoup de théorie en faveur de la propriété mais juste de la théorie diront les critiques.

Et pourtant loin des clichés, ce sont bien les pauvres paysans chinois qui réclament aujourd'hui le droit de propriété pour se protéger de la tyrannie d'un Etat qui les exproprie soi-disant pour construire des bâtiments d'"intérêt public", en réalité pour monter des villas de luxe(cf Article du Monde du 24 février 2008 : Cette terre est à nous, foi de paysans).

La propriété est nécessaire -au sens philosophique- à la liberté de l'individu, liberté définie comme le pouvoir de poursuivre les fins qu'on se choisit en fonction des moyens dont on dispose. Dans une société primitive, fermée, l'individu n'est pas libre, il concourt à l'accomplissement de fins collectives auxquelles il ne peut se soustraire. Dans la Grande Société, l'individu est maître de se biens et les affecte comme il l'entend dans les limites du droit naturel.

La propriété est dotée d'un pendant, qui est la responsabilité : pas de propriété sans responsabilité, et inversement pas de responsabilité sans propriété. Dans la société socialiste, personne n'est propriétaire (ou tout le monde l'est, fiction qui revient à dire que personne ne l'a), personne n'est donc responsable d'où l'état de pourrissement des systèmes communistes, d'où aussi l'état de délabrement et de saleté de tout ce qui est "public" en France : la rue, l'université, le métro. Ce qui n'appartient à personne n'est pas respecté. Et remarquons bien que c'est dans ces lieux sans propriétaire qu'on observe l'atomisation de l'individu et l'absence de solidarité.

Propriété, liberté, responsabilité, voilà le triptyque libéral cher à Serge Schweitzer. Comme il l'explique : "je ne peux administrer la preuve que j'utilise correctement ma liberté et ma responsabilité que si je suis propriétaire de ce que je mets en oeuvre." Le socialisme rêve d'une société de citoyens égaux, instruits, responsables mais ne produit que de l'inégalité, de la bêtise et engendre toujours l'assistanat. Parce qu'il n'y a pas de responsabilité sans propriété. C'est là le drame du socialisme : la contradiction entre les fins qu'il se fixe et les moyens qu'il met en oeuvre.

Liberté n'est pas licence et donc propriété et responsabilité sont indissociables et sources de liberté pour soi-même et pour autrui.

dimanche 25 mai 2008

affaire du portable de Raul Reyes : Interpol conclue à l'authenticité

Raúl Reyes, un chef des FARC, est tué dans un raid de l'armée colombienne le 1er mars 2008 en territoire équatorien, près de la frontière derrière laquelle il s'abritait. Scandale diplomatique : la Colombie a introduit son armée en territoire étranger d'une part, les Farc s'abritaient tranquillement en Equateur d'autre part. Le mieux reste à venir.

L'armée colombienne déclare avoir trouvé sur les lieux, des ordinateurs portables et clés usb contenant de nombreuses informations. La plus grave : Hugo Chavez, le caudillo de gauche vénézuelien aurait financé les FARC, groupe qualifié de terroriste par l'Union européenne et les Etats-Unis, preneurs d'otages, trafiquants de drogue et marxistes révolutionnaires.

Mise en doute immédiate de l'authenticité de ces informations bien commodes, Interpol analyse le matériel et conclue à son... authenticité. Hurlement des anti-américains pour qui la presse, anglo-saxonne au premier rang des usual suspects, nous ment, nous spolie.

Dure réalité, voici ce que dit le président d'Interpol : "À l’issue de son analyse minutieuse et complète de chacune des huit pièces à conviction informatiques saisies aux mains des FARC, et après évaluation de tous les éléments examinés par ses experts, INTERPOL conclut qu’aucune des données contenues dans les pièces à conviction informatiques n’a subi d’altération postérieurement à leur saisie, le 1 er mars 2008, par les autorités colombiennes."

Peut-être le président d'Interpol est-il un pantin au service de la pieuvre capitaliste apatride alors allons lire le rapport. Certaines conclusions sont en effet bien prudentes, comme la conclusion 3 : "INTERPOL n’a trouvé aucun élément attestant la création, la modification ou la suppression de fichiers utilisateur sur l’ensemble des huit pièces à conviction informatiques postérieurement à leur saisie aux mains des FARC, le 1er mars 2008, par les autorités colombiennes."

Une autre est à charge : les Colombiens n'ont pas respecté les règles immédiatement après la saisie des portables c'est-à-dire qu'ils n'ont pas commencé par protéger les disques durs en écriture puis procédé à des copies exactes. Les Colombiens ont indiqué que les procédures ont été respecté à partir du moment où le matériel a été confié à la police judiciaire.

Le rapport confirme ces dires, notamment en sa conclusion 99 : "En tenant compte de l’ensemble des éléments qui précèdent et en s’appuyant sur un examen complet de police technique et scientifique, les experts d’INTERPOL concluent qu’aucun fichier utilisateur n’a été créé, modifié ou supprimé sur l’ensemble des huit pièces à conviction informatiques postérieurement à leur saisie aux mains des FARC, le 1er mars 2008."

So much pour la théorie du complot permanent ! On sait que des sociétés spécialisées dans l'exploitation de la crédulité humaine et la vente de théories du complot ont l'habitude de se servir de quelques faiblesses ou incohérences comme levier pour créer le doute et fournir la marchandise. Y parviendront-elles cette fois-ci ? Il semble temps pour le réseau Voltaire de renvoyer l'ascenseur à Chavez qui a affiché sa sympathie pour la théorie de Thierry Meyssan d'un complot intérieur américain derrière les attentats du 11 septembre.

On rappellera en conclusion l'excellente satire de Private Eye :
The fact that no evidence has ever emerged to suggest poisoning, while the TB theory enjoys abundant documentation, reveals the extent, and longevity, of the counter-revolutionary media conspiracy that has for so long sought to conceal from el pueblo the savage capitalist plot to frustrate the Liberator's dream of a socialist revolution in the land of his birth.

mardi 20 mai 2008

Pauvreté et taux de pauvreté

Contrairement à ce que suggère le bon sens, la pauvreté réelle peut baisser même si le taux de pauvreté monte, pour deux raisons très différentes :

1/ D'une part parce que les pauvres ont souvent plus d'enfants (et avoir beaucoup d'enfants coute cher) que les riches. Leur population croit donc davantage dans nos sociétés modernes à faible mortalité infantile. Il suffit que la population (pauvre) s'enrichisse moins vite qu'elle ne s'accroit et le taux de pauvreté monte. Mais il serait absurde de parler d'appauvrissement. A contrario en cas de pauvreté extrême et de famine, les plus pauvres meurent de faim et sortent donc de l'indice...

C'est un point que soulevait notamment Raymond Aron dans ses débats.

2/ D'autre part, les indices de pauvreté ont fréquemment des définitions idéologiques qui visent les inégalités et pas la pauvreté. Ainsi de toutes les définitions qui se réfèrent à un revenu moyen (sont pauvres ceux qui auraient des revenus inférieurs à xx% du revenu moyen), conception subjective de la pauvreté, et rejettent des indicateurs liés au pouvoir d'achat. Vu qu'il est plus facile de niveler les inégalités par le bas, l'appauvrissement général devient la meilleure manière de diminuer le taux de pauvreté.

On tient peut-être ici la différence entre le partisan des droits de l'homme et le droit-de-l'hommiste. Le premier est un ami des hommes qui recherche la diminution de la pauvreté, le second contemple son nombril , il invoque des bonnes et grande causes mais ce n'est pas ces causes qu'il sert mais son idéologie, à laquelle il obéit servilement et avec égoïsme. Comme l'écrivait Rousseau :
Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent de remplir autour d'eux.

Voir pour illustrer ce phénomène le texte cité et l'analyse de Coldstar sur liberaux.org.

lundi 12 mai 2008

Alain Finkielkraut interrompu sur France culture

Ce samedi 10 mai 2008, Finkielkraut s'entretenait avec deux invités dans l'émission Répliques qu'il anime depuis 1985 sur France Cul. Le thème était l'héritage de mai 68 et l'entretien avait pour l'occasion lieu à l'Odéon. Les invités étaient la journaliste Jade Lindgaard et le professeur Serge Audier (qui a écrit par ailleurs un livre sur les origines du néolibéralisme avec notamment un éclairage sur le colloque Walter Lippman. J'attends les avis).

Serge Audier était invité comme auteur d'un livre intitulé La pensée anti-68 : essai sur les origines d'une restauration intellectuelle, ce qui prêtait à l'affrontement avec l'hôte qui n'aime pas qu'on blackboule des mal-pensants, même si l'auteur insistait pour qu'on ne prenne pas trop au sérieux le titre.

L'action n'est toutefois pas venue du débat mais de l'apparition d'un groupe antiraciste. Des meneurs prennent de force le micro pour lire un texte romantique appelant à la libération de copains arrêtés alors qu'ils allaient manifester avec clous et fumigènes. S'ensuit une réplique aussi furieuse qu'excellente, expliquant le phénomène, montrant comment la certitude de la bonne conscience de ces militants les mène droit au fanatisme et la violence.

Finkielkraut montre par ailleurs comment la culture légitime a été renommée en culture soi-disant dominante pour la discréditer, illustrant à quel point le mai 68 français était un mouvement allant en sens inverse des mouvements de 68 dans les dictatures, qui cherchaient à restaurer la culture détruite. Je conseille l'écoute de cette émission, très intéressante, disponible sur cette page, directement par ce lien.

J'ai observé une réaction sur le net : les anars, très satisfaits, insensibles à la réplique de Finkielraut, qu'ils insultent allègrement, insensibles à la contradiction et ainsi conformes à la description. La réalité est plus forte que la fiction.

jeudi 8 mai 2008

Rôle des syndicats et du syndicalisme

Voici le premier des textes publiés dans les mélanges (notez qu'il est un peu remanié dans sa version définitive présentée dans le feuillet).

Rôle des syndicats et du syndicalisme


L'histoire du syndicalisme français nait des ambiguïtés de la Révolution française. Pour le député Le Chapelier, auteur éponyme de la fameuse loi, le libéralisme commande d'affirmer la liberté du travail, alors empêchée par les nombreuses corporations : impossible d'être boulanger, maçon, artisan sans appartenir à celles-ci. Si elles assurent la formation des apprentis et un niveau de qualité, il s'agit avant tout de fermer les professions aux personnes extérieures, prévenir la concurrence et in fine maitriser les prix. Avec le décret d'Allarde du 2 mars 1791 et la loi Le Chapelier du 17 juin 1791, les corporations sont abolies et interdites, la liberté du travail proclamée - à un point peut-être excessif étant donné que même la faculté de médecine va être abolie et chacun pourra s'affirmer médecin !

Cette promotion radicale et naïve du libéralisme économique ne fut pas sans conséquence ennuyeuse. La destruction d'un obstacle à la liberté du travail avait pour pendant la destruction d'un de ces corps intermédiaires entre l'Etat et le citoyen, chers à Montesquieu. Si l'homme avait obtenu la liberté du travail, il se retrouvait en même temps toujours plus seul face à l'Etat. Comme l'a remarqué Frédéric Rouvillois, la destruction des media n'est-elle pas un trait caractéristique du totalitarisme ? Au nom de la liberté hier comme de l'intérêt général aujourd'hui c'est une fois de plus l'Etat qui accroissait son pouvoir. Albert Camus écrivait que chaque Révolution aboutit au renforcement de l'Etat. Les libéraux-conservateurs feront quant à eux remarquer qu'il accroit son pouvoir par des alliances avec les courants progressistes.

Il ressort de ces réformes révolutionnaires que le syndicalisme n'est pas permis du fait de la législation contre les corporations. Son émergence au XIXe siècle va donc être contrariée par la loi mais la législation a en quelque sorte ouvert la boite de Pandore en se mêlant de ce qui ne la regarde pas. Si elle a interdit et donc discriminé contre les associations d'ouvriers, elle pourra à l'inverse discriminer en leur faveur.

Le syndicalisme se développe de façon souterraine jusqu'à ce que ce que soient mises en place des législations plus favorables : en 1864, la loi Ollivier manifeste la libéralisation de l'Empire en supprimant le délit de coalition; en 1884, la loi Waldeck-Rousseau autorise les syndicats. Les auteurs de ces deux lois sont des libéraux.

Au XXe siècle se propage le socialisme politique. La Confédération Générale du Travail (CGT) et les autres syndicats cherchent à demeurer apolitique. Comme partout en France, le pacte germano-soviétique est extrêmement mal accueilli et tous les militants communistes de la CGT sont radiés. Mais à l'issue de la guerre le prestige du communisme s'est accru et la CGT suit la ligne dictée par le Parti Communiste Français.

Analyse

Les syndicats offrent un interlocuteur aux patrons pour négocier les contrats de travail de manière à ce que les deux parties soient réellement satisfaites : l'ouvrier parce qu'il a pu exprimer ses véritables revendications sans crainte, et l'employeur qui a obtenu un interlocuteur de poids, qui représente effectivement les salariés de sorte qu'il obtiendra bien la contre-partie prévue -le travail- et la loyauté de ses employés.

Contrairement aux socialistes, les libéraux n'assignent pas aux syndicats d'autre fin que celles fixées par les ouvriers : la recherche de l'amélioration de la condition des ouvriers et non pas la révolution.

De la revendication politique vient la mésentente entre les syndicats et les libéraux pendant le XXe siècle : les syndicats ont poursuivit des objectifs politiques tandis que les syndicats reprochaient aux libéraux de protéger les intérêts des riches. Il y a donc comme une idylle fachée...

Le mélange des genres entre syndicalisme et politique est allé loin. Au Royaume-Uni, le dernier premier ministre avant Thatcher était James Callaghan, l'homme des syndicats. Les servir était sa politique, les lois les protégeaient. Et pourtant, ce fut sous son mandat qu'éclata la grève du mécontentement, démontrant impeccablement la contradiction entre les politiques socialistes et l'intérêt des syndicats. James Callaghan luttait en effet contre l'inflation en recourant à un plafonnement des salaires, ce qui le plaça sous le feu des critiques de Margaret Thatcher ! Comme monétariste elle attribuait la cause réelle de l'inflation non pas à la hausse des salaires mais à la politique monétaire du gouvernement. C'est donc la Tory Thatcher qui réclamait l'abolition de la politique de contrôle des salaires contre le socialiste pro-syndicat Callaghan ! La campagne de 79 qui la vit au pouvoir fut donc l'occasion de se tourner vers l'électorat traditionnellement acquis aux travaillistes : la base syndicaliste et ce fut un franc succès électoral. La leçon est qu'une politique socialiste est une politique antisociale.

Quelques années plus tard en 1984-1985, Thatcher se heurte aux syndicats des mineurs, le NUM, dirigé par le gauchiste Arthur Scargill. Ce dernier assigne des objectifs politiques à son syndicat, l'entrainant dans une grève égoïste pour maintenir l'activité dans les puits de charbon déficitaire. Il entrainera ses grévistes au désastre, ils n'obtiendront rien de la dame de fer.

Thatcher luttera avec succès, non contre les syndicats, mais contre leur pouvoir excessif conféré par des législations complaisantes. Elle parviendra à abolir le closed shop, système qui contraint le salarié à se syndiquer dans le syndicat de l'entreprise. Le syndicalisme britannique a en quelque sorte été rationalisé.

En France, la situation est étrange : les syndicats n'ont de véritable représentation que dans la fonction publique. Les fonctionnaires syndiqués se chargent de manifester pour tout le corps social puisqu'il a davantage de sécurité pour le faire et il semble bien que la population sympathise avec eux en faisant abstraction de leurs privilèges. Il est vrai que les Français sont schizophrènes et veulent le service minimum tout en étendant le droit de grève. C'est le triomphe du "droit à ", qui illustre que les Français attendent les améliorations de leurs vies non pas de leurs représentants auprès de leurs employeurs mais par des législations... Il a fallu un ancien ministre socialiste, Michel Rocard pour rappeler que la croissance ne se décrète pas. Mais tel le cheval Malabar de la Ferme des animaux, il semble que l'opinion publique soit toujours d'accord avec le dernier qui s'exprime...

Quel rôle pour les syndicats ? La révolution pour les socialistes (ou tout du moins faire plier la démocratie), la réforme pour les libéraux, mais en réalité il semble que la fonction des syndicats français, statufiés, protégés par l'Etat jusqu'à l'impotence (le protection de l'Etat est décidément le moyen le plus sur d'anéantir), soit surtout d'accompagner autant que possible les aléas de l'opinion publique et offrir in fine un interlocuteur concret à l'Etat en faisant semblant de représenter les salariés.

vendredi 2 mai 2008

Les Rosenberg

L'article wikipédia relatif aux célèbres espions est insatisfaisant, consultez plutôt l'article sur la Britannica.