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mardi 29 juin 2010

Le coq de la farce

Aaah la coupe du monde. Comme toujours nous allons subir le matraquage d'éditorialistes en peine d'idée qui se plaignent de l'omniprésence du foot. Les footeux sont ravis, et même les badauds prennent plaisir.

Mais cette année, ce sont les amateurs de farce qui sont aux anges car celle qui se déroule actuellement restera dans les annales du comique et de l'infamie.


Un article se justifie pour faire le point !

Tout d'abord l'équipe de France se qualifie in extremis pour la coupe du monde de façon bien douteuse. Grâce à des matches de barrage organisés suivant une interprétation complaisante des règlements et un but marqué contre l'Irlande sur une passe décisive faite... de la main.

ça augure mal. Mais avec l'équipe de France l'irrégularité est la règle : finaliste en 2006, dernière en 2002 (bien que favorite...), victorieuse en 1998, absente en 1994... Sait-on jamais : l'équipe de France va peut-être faire la une...


Premier match, contre l'Uruguay : zéro but, match nul. A ce moment on ne se doute de rien, on ignore que l'équipe nationale nous prépare une surprise qui va éclipser le ridicule qui attend d'autres équipes telles que l'Italie : équipe championne en titre, éliminée au premier tour, dernière de sa poule - poule constituée de la Nouvelle-Zélande, Slovaquie et Paraguay...

Deuxième match de l'équipe de France, contre le Mexique : plouf, l'équipe s'écroule. Le score de 2-0 ne révèle pas assez la domination d'une équipe et l'indigence de l'autre. La qualification est compromise.

On enchaine sur un psychodrame : Anelka, attaquant vedette en pleine campagne publicitaire en France, avait insulté l'entraineur Domenech à la mi-temps. Il refuse de s'excuser et est exclu de l'équipe.

Pour faire bloc et identifier la balance, l'équipe de France refuse de s'entrainer. L'équipe apparait à l'opinion publique comme une bande de petits caïds. La rumeur veut que Gourcuff aurait été écarté de la sélection pour des raisons puériles. On admire la gradation dans les évènement et l'enchainement des gags.

On se met à intellectualiser la faillite de la sélection de toutes les manières possibles... La faute à l'immigration, au multiculturalisme, au fric, au libéralisme, à Sarkozy etc

Troisième match, contre l'Afrique du sud : tout le monde n'a d'yeux que pour Gourcuff le gentil... qui reçoit un carton rouge... N'en rajoutez plus la coupe est pleine. Score final : 2 - 1. Et il n'est pas inutile de préciser que le premier but pris l'était dès avant l'expulsion du joueur français.
La France est logiquement dernière de sa poule et éliminée.


Exit la France ? Non car les politiques s'en mêlent et poursuivent le divertissement !

Roselyne Bachelot fait la leçon aux joueurs français... qui pleurent !

Nicolas Sarkozy reçoit Thierry Henry, l'attaquant star qui a assez peu joué, sans doute gardé au frais pour filer un coup de main lors des fins de match.
Les politiques veulent que les têtes tombent à la FFF.

Quel romancier aurait pu imaginer farce si machiavélique, ces relances, ces tacles ? Un seul mot : grandiose.
Sur ce, bon match

lundi 14 juin 2010

Poèmes pour l'avenir de la Belgique

Nous remercions Taranne de nous avoir transmis ces inoubliables envolées lyriques, que la passion ne rend pas toujours dans le langage le plus châtié. Ci-suit le texte de Taranne qui égaillera peut-être nos amis belges.

Au lendemain d'élections qui ont provoqué un cataclysme hélas pas vraiment sans précédent dans notre vie politique, le quotidien La Meuse Tranquille a demandé à deux grands poètes belges - l'un flamand, l'autre wallon - d'exprimer leurs sentiments et leur vision de l'avenir. Ils nous ont offert deux textes puissants que nous reproduisons ci-dessous.

L'ELAN
de Jan Van Pademaas

Né en 1935 à Geeleecrock, Jan Van Pademaas est un des grands poètes flamands, plusieurs fois considéré pour le Nobel et déconsidéré par la critique. Son épopée "Vlaanderen vrijgegeven" (La Flandre Libérée, 1966) lui a valu de nombreux prix. Il nous a dit avoir écrit ce poème en signe de concorde, afin de réaffirmer l'unité et la fraternité qui sont au coeur de l'identité belge; il a choisi le Français "parce que c'est une belle langue qu'il est fier de parler couramment, pas comme ces feignasses de Wallons qui refusent d'apprendre le Néerlandais".


Le lion flamand est un animal paisible
Il ne montre les dents que contraint et forcé
Car toute violence lui est pénible
Mais ce n'est pas lui qui a commencé

Tout ce qu'il veut, c'est vivre en paix
Avec les siens, mais la porte toujours ouverte
Car ce qu'il prêche, lui, il le fait
Pas comme ces sudistes de m....

Oui ce qu'il désire, c'est vivre dans sa langue
Tout comme ses frères vivent dans la leur
Infoutus qu'ils sont de sortir de leur gangue
Ces foutus francophones de malheur

Il ne demande qu'à oublier et à pardonner,
Car il n'est au fond qu'amour et tolérance
Cela dit ceux qui persistent à bouchonner
Peuvent faire leurs valises pour la France.

En ces temps difficiles, ces heures tendues,
Où la raison doit primer seule,
Nous devons, mes frères, garder la main tendue
De préférence dans la gueule.




L'ELIO
de Patrick Dimwitte

Né en 1950 à Moudubeek, Patrick Dimwitte est considéré comme l'une des voix majeures de la poésie francophone contemporaine. Lauréat des Prix Volapuk et Capharnaüm, son modernisme sans compromis lui a valu d'être comparé à René Char, Yves Bonnefoy, Aimé Césaire et Dominique de Villepin. Il a voulu exprimer dans ce poème "son effroi, mais aussi, en dépit de tout, son espoir".


Wallonie, ma terre, ma chair,
Tes jambes étiques de nation ménopausée
Pleurent de leurs yeux sans cils
Les larmes de sang de l'amère défaite
Mais elles te soutiennent malgré tout
Face à ton dioscure nordiste
Dents de lait, crinière de pacotille,
A la gueule baveuse de mensonges
Dansant le tango des traîtres
Sur la tombe point encore creusée
De notre âme commune.


Wallonie, ma mère, ma soeur,
Toi dont le cri sommeille au fond de moi
Comme la rivière qui hurle dans l'oubli
C'est de ton sein que surgit
Un spadassin dont l'épée est ta vertu
Et ta langue est le bouclier
Pour sauver les trois couleurs
Et dompter le Iago septentrional
Son nom aux effluves méditerranéennes
Est le triomphe de ton ouverture
La force de son caractère
Est la victoire de tes valeurs
Que ce noeud papillon
Soit le panache blanc
Qui incarne, O Wallonie, O patrie,
Ton fier majeur dressé à la face blême
De ces trouducs de flamoutches de m...