Etes-vous quelqu'un de différent ?

vendredi 27 février 2009

Dans la nature, le beau coïncide avec le bon et l'utile

Pour célébrer le bicentenaire de la naissance de Darwin, voici un post consacré à une théorie classique appliquée à la lumière du darwinisme : la coïncidence dans la nature du beau du bien et de l'utile.

D'abord, entendons-nous sur le sens du mot beau.

D'après le TLFI, le beau est ce "qui cause une vive impression capable de susciter l'admiration en raison de ses qualités supérieures dépassant la norme ou la moyenne". Et ce dictionnaire d'ajouter qu'une de forme du beau est que "l'impression s'exerce sur les sens de la vue ou de l'ouïe".

Je me permet ici d'employer le mot beau de façon plus générique en l'étendant à l'impression exercée sur un sens quel qu'il soit car, que la chose soit belle à l'oeil, sente bon au nez, soit bonne au goût ou douce au toucher, l'idée est au fond la même : la perception agréable d'un sens.

Pourquoi dans la nature, ce qui est bon et utile nous apparait beau, et inversement ce qui nous est néfaste nous apparait laid ?

J'établirai la régularité (I) puis je l'expliquerai par les mécanismes darwiniens (II). Enfin nous verrons pourquoi ceux qui se réclament de Darwin ont du mal à accepter ma proposition (III).

I ) La régularité naturelle entre beau, bien et utilité.

Je précise d'emblée et explicitement que je parle des produits naturels donc inutile de m'opposer whisky et camembert, produits artificiels, qui peuvent être beau (bon pour le goût) et néfaste à la fois ; ou encore les médicaments.

Ce qui est agréable à notre goût est bon et utile : est bon le goût des aliments, ne l'est pas celui des excréments. Nous préférons le cuit or le cuit, s'il détruit des vitamines, détruit également les parasites. Poison, moisi ont mauvais goût.

Ce qui est agréable à notre odorat est bon et utile : les aliments de nouveau. La fumée à l'inverse qui signale un feu et donc un grave danger, ou le risque d'intoxication est désagréable.

Ce qui est agréable à notre toucher est bon et utile. Nous aimons ce qui est doux. Brulant, gelé, râpeux, tranchant, qualités néfastes, ne sont pas agréables. Peut-être est-ce sens ou la coïncidence entre l'utilité et la sensation est la plus évidente : la blessure nous fait souffrir ; nous percevons immédiatement que la blessure est néfaste et qu'elle déplait à notre sensation.

Ce qui est agréable à notre vue est bon et utile. On dit que le ciel est beau ou moche suivant que le ciel est éclairé ou menaçant. Les caractères physiques qui nous apparaissent les plus beaux sont aussi les plus utiles : la qualité de l'œil comme celle des organes liés à la reproduction, forme des hanches, ventre et seins d'une femme. En revanche la maladie et la vieillesse sont laides.

Ce qui est agréable à notre ouïe est bon et utile. Un bruit inhabituel, surprenant, nous est désagréable, il signale un danger.

Ainsi dans la nature le beau coïncide avec le bon et l'utile et la liste donnée n'est sans doute pas exhaustive.

II ) Des mécanismes darwiniens.

Commençons par raisonner sur un cas extrême : supposons une personne attirée par une chose particulièrement néfaste, en effet il aime le goût de la viande décomposée. Il tombe malade et meurt, ses gênes ne se transmettent pas, ils disparaissent.

Prenons le cas d'un appétit pour les fruits pourris, l'homme porteur de cette caractéristique est fréquemment malade. Il est désavantagé absolument et relativement par rapport à ses pairs, ses gênes se transmettent difficilement et se marginalisent.

Plus compliqué, prenons le cas de l'homme qui préfère les fruits qui ne sont pas murs. En consommant ces fruits il nuit à son milieu naturel davantage que l'homme qui mange le fruit une fois mûr, pour la bonne raison qu'il nuit davantage à la reproduction des arbres générant ces fruits. De surcroit sa consommation requiert l'utilisation de davantage de ressources. Cet homme est avantagé contre son semblable car il va se nourrir avant lui relativement à un même fruit. Mais à l'échelle du groupe, le groupe qui présente cette caractéristique et qui donc consomme davantage de ressources et nuit à la bonne reproduction de ces ressources, va être désavantagé par rapport aux autres groupes car le monde dans lequel nous vivons est un monde de pénurie dans lequel les caractères les plus efficaces se répandent au détriment des autres.

In fine, c'est donc l'information du groupe qui préfère les fruits de la façon la plus utile cad murs qui va le mieux se diffuser par rapport aux autres et c'est pourquoi ce caractère se répand sur toute la terre.

Et c'est pourquoi aujourd'hui nous préférons les fruits murs.

Ainsi ce qui nous est utile, nous le trouvons beau (encore une fois, mon propos se limite aux choses naturelles). Une sélection naturelle est à l'origine de nos préférences naturelles. Rien n'est gratuit et tous nos caractères naturels ont ainsi une explication.

Ce lien entre beauté et utilité nous en apprend sur ce qu'est réellement la beauté. Elle n'est pas quelque chose existant de façon immanente. Elle est fondamentalement liée à la notion d'utilité. De même que la viande et la musculature d'un bœuf sont les deux faces d'une même réalité, la beauté et l'utilité correspondent dans la nature à une même chose.

L'homme peut rationnellement déterminer, calculer ou simplement avoir conscience d'où se trouve son utilité, tel n'est pas le cas de l'animal. L'animal a un comportement d'emblée efficace, qui s'appelle l'instinct. Et ce qui va guider l'instinct vers l'objet, c'est la sensation agréable que celui-ci procure, c'est ce qu'il trouve bon ; ce qui va l'éloigner est la sensation désagréable. Autrement dit l'instinct ce n'est pas quelque chose qui nous dirait fait ci ou fait cela, c'est plutôt quelque chose qui dispose nos perceptions de façon à nous faire sentir que ceci est agréable, cela ne l'est pas.

Ainsi la beauté est le vêtement d'une utilité cachée de même que le préjugé est le vêtement d'une raison cachée selon le mot parait-il de Maistre.

La coïncidence beauté/utilité est souvent inexploitée des commentateurs.

Prenons cet extrait,

Why did this genetic change spread so successfully? There is no evidence that blue eyes help people survive. Perhaps the trait was associated with paler skin, which admits more of the sunlight needed for the synthesis of vitamin D. That would be especially important as people in less sunny northern climates became more dependent on grain as a food source, which is deficient in vitamin D. On the other hand, blue-eyed people may have had more descendants chiefly because they happened to be more attractive to the opposite sex in that geographic region. Either way, the explanation leads straight back to Darwin's two theories—natural and sexual selection.


L'auteur oppose deux raisons comme origine du caractère des yeux bleus, d'abord l'association avec un caractère qui facilite l'assimilation d'une vitamine dans les régions où la lumière est faible, ensuite la beauté des yeux bleus.

Cette alternative me semble fausse car comme je l'ai indiqué la beauté est la cause immédiate, que l'être perçoit tandis que l'utilité est la cause profonde et cachée. Ainsi il convient de dire que le caractère des yeux bleus s'est diffusé à la fois parce qu'il est beau et qu'il est utile. Cette utilité peut être celle citée, une utilité dans l'absolu, mais elle peut aussi être une utilité relative aux autres membres du groupe c'est-à-dire que l'ornement sert à se distinguer des partenaire reproductifs pour attirer les partenaires sexuels. Quelle que soit la solution retenue, il est erroné d'opposer utilité et beauté.

Notre même auteur cherche par ailleurs à déterminer le pourquoi des ornaments :

why a female would choose an ornamented male. It is a question that still excites biologists, because they have two equally good answers to it. One is simply fashion: When females are choosing gorgeous males, other females must follow suit or risk having sons that do not attract females. The other is more subtle. The tail of a peacock is an exhausting and dangerous thing for the bird to grow. It can only be done well by the healthiest males: parasites, starvation, and careless preening will result in duller plumage. So bright plumage constitutes what evolutionary biologists call an "honest indicator of fitness." Substandard peacocks cannot fake it. And peahens, by instinctively picking the best males, thereby unknowingly pass on the best genes to their offspring.


L'auteur nous explique dans cet extrait que les femelles paon préfèrent le mâle à la plus belle roue soit parce qu'elles doivent choisir le mâle dont la descendance sera la plus susceptible de plaire aux femelles, soit parce que cette roue révèle la robustesse (j'ajoute que la plus belle roue révèle un ensemble de caractères que les autres mâles du groupe ont admis comme supérieurs, supprimez cette roue et peut-être qu'un autre mâle sortira à son tour du lot).

Là encore ses développements me semblent critiquables puisque les deux raisons données ne s'opposent pas mais se combinent. La première amplifie juste le phénomène imprimé par la seconde.

III ) Une théorie qui rencontre des oppositions

J'ai pu remarquer que l'exposé de cette théorie provoquait spontanément des réactions hostiles et pas vraiment argumentées.

Par exemple ici :

* sur l'oracle
* sur un forum

Si vous vous rappelez d'autres endroits où j'ai pu développer cette idée, merci de les porter à ma connaissance.

En permanence me sont opposés des exemples qui oublient le prémisse selon lequel je me situe dans l'ordre des choses naturelles.

Souvent on tente d'opposer quelques obscurs contre-exemple comme si la marginalité du contre-exemple n'établissait pas la régularité du phénomène décris.

Je pense que ces oppositions sont dues à ce que cette théorie n'a pas la petite musique habituelle qu'entendent les partisans de Darwin, dont je suis.

La théorie selon laquelle le beau est bon est en effet une théorie classique qui a été oubliée. Alors que la théorie de Darwin semble souvent véhiculer hasard, relativisme et refus de l'absolu, en ce que l'état auquel nous nous adaptons (cf note 1) est contingent et indéterminé, l'idée que le beau et l'utile coïnciderait apporte une dimension objective, un fondement rationnel à la beauté.

Il me semble au fond que c'est cette idée qui dérange.


Note 1 : en réalité ce n'est pas tant l'individu qui s'adapte que la nature qui favorise le plus apte.

dimanche 22 février 2009

Le cauchemar de Darwin

Alors qu’on approche la fin des démêlés judiciaires de l’historien François Garçon poursuivi pour diffamation contre l’auteur du film documentaire, Hubert Sauper, je voudrais signaler que j’ai une dette envers le film en titre, qui a aidé à ma formation.

Tourné entre 2001 et 2004, le film décrit un commerce révoltant : la perche du Nil a été introduite dans le lac Victoria, en Afrique, elle en a détruit l’écosystème ; ce poisson est pêché puis envoyé dans les pays occidentaux pour fabriquer de la nourriture. Au retour les avions ramènent des armes, alimentant la guerre et donc la pauvreté africaine. Les Africains gardent les carcasses pourrissantes. Commerce inique, métaphore d’une mondialisation prédatrice et inhumaine, le film connut un certain succès en France, pays où il fut projeté en 2005.

Comme tout le monde, ce film m’a révolté mais pour des raisons différentes puisque j'estime que loin d’informer l'opinion publiques d'horreurs véritables, ce film n’était qu’une fiction destinée à flatter un certain type de spectateur occidental dans ses préjugés. Le cauchemar de Darwin m'a fait comprendre beaucoup de choses, il m'a permis de voir où reposaient réellement les préjugés, leur force, la facilité et la satisfaction intellectuelle. Il a commencé à me faire comprendre à quel point le combat politique consistait à identifier l'adversaire à sa caricature et donc au mal, que l'idéologie n'est que le mensonge servant à justifier nos mauvais actions.

Le cauchemar de Darwin est le cauchemar rêvé des anticapitalistes, un film qui d'une bouillie de faits vus à travers le prisme de l'idéologie tente péniblement de mettre en accusation la mondialisation libérale.

L'image du film est belle, la fable séduisante mais y a-t-il quelque chose dans ce film qui ne prête à contestation ? Regardons.

1/ Un trafic d'armes

Le film et en particulier son affiche allègue un trafic d’armes en rapport avec le commerce de la perche du Nil or celui-ci n'est jamais prouvé et rien ne permet de croire qu'un lien quelconque entre le commerce de la perche et des armes existe.

Pourtant cette allégation fonde la critique politique du film et c'est une accusation grave. Dès lors il convenait de la prouver ou de ne pas l'utiliser du tout.

2/ Des populations affamées

Le film sous-entend (au minimum) que le commerce de la perche affame les populations locales. Or ce n'est pas par la contrainte que le poisson est pris au pêcheur, ce n'est par la contrainte qu'il est pris aux usines, ce n'est pas par la contrainte qu'il est embarqué. Mais alors comment ce commerce peut-il avoir lieu ? Pourquoi les populations locales ne conservent-elles pas le poisson pour leur propre consommation ?
C'était à François Garçon de révéler que les populations ne mourraient pas de faim, que les carcasses de poissons, pourries et couvertes de mouches, n'étaient pas destinées à l'alimentation locale.

L'allégation de populations affamées du fait du commerce international de la perche révélait une incompréhension de l'économie de marché : en effet le principe d'un échange libre c'est que chacun y gagne (sans pour autant que chacun y gagne forcément de façon équitable ou « juste »). Si les populations locales vendent aux occidentaux la perche, c'est qu'ils y ont plus intérêt que la garder pour eux, en particulier pour la manger. C'est donc qu'ils ne meurent pas de faim. De plus les revenus générés par le commerce permettent de créer des emplois réels, productifs et non fondés sur autre chose que la charité occidentale (encore que). De l'autre côté les occidentaux achètent la perche pour faire de la nourriture pour animaux. Tout le monde y gagne chose qui semble inacceptable pour le réalisateur, qui décrit en conséquence les responsables africains de ce commerce comme des idiots utiles.

Pour les anticapitalistes, l'échange est le masque d'une exploitation : un camp exploite l'autre, (et le camp exploiteur est toujours le même). Quand ils qualifient le commerce mondialisé de sauvage ou brutal, ce n'est pas l'achèvement d'un raisonnement construit et corroboré par des observations, c'est le corollaire du dogme de départ.

3/ La misère

Le film montre la misère locale, notamment celle d'enfants abandonnés qui sniffent de la colle. Mais cette misère n'a aucun lien avec le commerce de la perche. Au contraire ce commerce enrichit la population locale pour les raisons sus-cités.

Sans le travail généré par l'activité de pêche, la misère serait plus importante et non l'inverse.

4/ La métaphore d'un capitalisme prédateur

La perche, introduite dans le lac, en a détruit l'écosystème. La perche est en effet un prédateur contre lequel les autres poissons ne faisaient pas le poids, ce faisant elle a détruit l'écosystème et donc les conditions de sa propre survie, se condamnant à terme.

L'histoire de cette perche se veut une métaphore du capitalisme ultralibéral, qui engendre un productivisme qui sape ses propres fondements et nous conduit dans le mur.

Commençons par rendre à César ce qui appartient à César : qui a introduit la perche du Nil dans le lac ? Il ne s'agissait pas de capitalistes ou d'industriels appâtés par l'idée de profit mais bien de l'Etat, animé par la volonté politique d'accroitre la production du lac cad une politique de développement. Ce qui a mis la perche dans le lac Victoria ce ne sont pas les mauvaises mais les bonnes intentions.

L'exploitation intensive de la perche conduit à terme à son extinction, et comme le lac a été vampirisé par la perche du Nil, le lac Victoria deviendra un désert. Hubert Sauper a raison de dénoncer ce problème. Encore aurait-il fallu désigner les bonnes causes et non par réflexe conditionné le libéralisme ou la mondialisation. L'introduction de la perche et son exploitation intensive n'ont rien à voir avec le libéralisme et tout à voir avec un interventionnisme politique. Le productivisme n'est pas libéral. Là où le libéralisme aurait un rapport avec notre sujet est qu'un libre-marché et une échelle planétaire à ce marché accroissent les possibilités d'allocation des perches pêchées de sorte qu'il est plus intéressant de la pêcher et de la vendre que si l'usage devait être local. (Et de façon plus générale, un marché mondial pousse aux échanges et donc à la production et donc à la fois à l'exploitation des ressources naturelles et à l'opulence de l'ensemble des hommes) On peut critiquer ce mécanisme qui pousse à l'exploitation de la nature, il faut réaliser en même temps qu'il n'est possible que parce que les populations locales n'ont pas absolument besoin de ce poisson et qu'il permet à tous les Africains qui participent à l'exploitation de la perche de sortir de la misère.

Problème suivant : l'assimilation du libéralisme économique au darwinisme social. C'est un lieu commun antilibéral qui repose sur des confusions, et qui ignore que les penseurs libéraux comme Mises ou Hayek ont toujours dénoncé le darwinisme social. On ne peut pas en dire autant de tout le monde, y compris des socialistes.

Je regrette d'avoir oublié d'autres défauts que j'avais alors détecté. (désolé je ne compte pas revoir le film)

5/ Leçon paradoxale du film.

La leçon de ce film, édifiante, ne se terminait pas avec la projection : une fois la lumière revenue, je devais constater la satisfaction qui parcourait les visages des spectateurs, qui avaient tout gobé et croyait présenter un esprit critique en répétant docilement la morale du film.

Mon verdict négatif fut confirmé par l'analyse de François Garçon, qui révéla de surcroit que les carcasses montrées par le cinéaste n'étaient pas destinées à l'alimentation de la population locale. Il est hallucinant que ce fait n'ait été indiqué pendant le film. F. Garçon révélait aussi que seul les quartiers et la population les plus miséreux avaient été montrés.

On peut trouver le film choquant pour les raisons que j'ai exposées voire le qualifier de « supercherie » comme le fit François Garçon, attaqué en diffamation. La justice l'a condamné à une faible somme, estimant l'accusation de l'historien selon laquelle le réalisateur faisait jouer et rejouer les enfants se droguant infondées mais admettant la véracité du reste de ses accusations. On attend en ce moment la décision de la Cour d'appel.

Ce film n'est pas isolé, plusieurs soi-disant films redresseurs de torts connaissent le succès. Prenez Slumdog millionnaire, en apparence un film indien, en réalité un film occidental pour le public occidental, dans lequel la police torture le pauvre des bidonvilles qui refuse son sort. Derrière l'apologie de l'aventure d'un pauvre, un regard contempteur de la société indienne, la dénonciation des riches, tous pourris. Prenez Eden à l'ouest, dans lequel un étranger parfait sur le plan progressiste au point qu'il n'a plus d'origine, comme l'a remarqué avec justesse Eric Zemmour, est confronté à une population corrompue, jouée par des figurants qui avaient des consignes de comportement et devaient affecter une indifférence factice.

Le film misérabiliste a ainsi son public, on peut même soutenir que c'est devenu un genre à part entière. En voici la recette : une bonne cause, lointaine, les préjugés d'un public qui se croit libéré des préjugés, la stigmatisation des autres, proches.

Rousseau disait fameusement, et que je suis d'accord ici avec lui :
Méfiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares pour être dispensé d’aimer ses voisins.

jeudi 5 février 2009

Citations sur la démocratie

Voici quelques citations sur la démocratie retrouvées dans mes papiers, que je crois me rappeler avoir collectées moi-même. Bien sur elles ne se valent pas. Leur intérêt est qu'elles permettent de faire le tour des problématiques assorties à la notion de démocratie, ainsi que de saisir la variété des acceptions de ce mot, à la fois système politique et état social, entre liberté et égalité. Celles qui m'ont le plus intéressé lorsque je les ai relues sont celles de Flaubert et Sauvy. N'hésitez pas à commenter.

-La culture est l'âme de la démocratie. (Jospin)

-La démocratie, c'est l'égalité des droits, mais la République, c'est l'égalité des chances. (Chirac)

-Tout le rêve de la démocratie est d'élever le prolétaire au niveau de bêtise du bourgeois. Le rêve est en partie accompli. (Flaubert)

-La Démocratie, c'est la grande Patrie. (Victor Hugo)

-Le noir est l'uniforme de la démocratie. (Baudelaire)

-C'est l'idée du despotisme qui nous donne l'idée de la démocratie. (André Glucksmann)

-La démocratie est un système dans lequel les citoyens votent pour désigner des gouvernants sur la base d'un programme leur indiquant les intentions des gouvernants. (J.-F. Revel)

-Comme le despotisme est l'abus de la royauté, l'anarchie est l'abus de la démocratie. (Voltaire)

-La Démocratie ne va pas de soi. Il faut se battre pour elle chaque jour, sinon nous risquons de la perdre. La seule arme dont nous disposions est la loi. (Paul Auster)

-De même que je refuse d'être un esclave, je refuse d'être un maître. Telle est mon idée de la démocratie. (Lincoln)

-Je suis un de ces démocrates qui croient que le but de la démocratie est de faire accéder chaque homme à la noblesse. (Romain Gary)

-La vraie démocratie est le régime où chacun porte dans sa giberne le désir d'être un héros. (Jacques de Bourbon-Busset)

-Une démocratie ne vaut et ne dure que si elle sait refondre constamment dans la communauté nationale l'individualisme qu'elle fait naître. (Jacques de Lacretelle)

-La démocratie, cela ne consiste pas à s'unir, comme l'annoncent sans cesse les conservateurs attardés. C'est au contraire l'art de se diviser. (Alfred Sauvy)

-La démocratie, c'est le gouvernement du peuple exerçant la souveraineté sans entrave. (Charles de Gaulle)

-Ce sont les démocrates qui font les démocraties, c'est le citoyen qui fait la république. (Georges Bernanos)

-La monarchie dégénère ordinairement dans le despotisme d'un seul ; l'aristocratie dans le despotisme de plusieurs ; la démocratie dans le despotisme du peuple. (Montesquieu)

-A la nomination d'une petite minorité corrompue, la démocratie substitue l'élection par une masse incompétente. (Bernard Shaw)

-La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes. (Winston Churchill)

-Le moins mauvais système politique est celui qui permet aux citoyens de choisir l'oligarchie qui les gouvernera. On l'appelle généralement la démocratie. (Jacques de Bourbon-Busset)

-L'amour de la démocratie est celui de l'égalité. (Montesquieu)

-La démocratie, c'est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. (Abraham Lincoln)

-Démocratie : L'oppression du peuple par le peuple pour le peuple. (Oscar Wilde)

-La dictature, c'est 'ferme ta gueule' ; la démocratie, c'est 'cause toujours'. (Jean-Louis Barrault)

-Les démocraties ne peuvent pas plus se passer d'être hypocrites que les dictatures d'être cyniques. (Georges Bernanos)

-J'aurais voulu naître dans un pays où le souverain et le peuple ne pussent avoir qu'un seul et même intérêt, afin que tous les mouvements de la machine ne tendissent jamais qu'au bonheur commun; ce qui ne pouvant se faire à moins que le peuple et le souverain ne soient une même personne, il s'ensuit que j'aurais voulu naître sous un gouvernement démocratique, sagement tempéré. (Jean-Jacques Rousseau)

- Lorsque, dans la république, le peuple en corps a la souveraine puissance, c'est une démocratie. [...] Le peuple, dans la démocratie, est, à certains égards, le monarque; à certains autres, il est le sujet. (Montesquieu)