Etes-vous quelqu'un de différent ?

vendredi 27 avril 2007

1,93 %, la fin ?

Petite perle trouvée dans le Nouveau Larousse illustré, dictionnaire universel encyclopédique publié sous la direction de Claude Augé vers 1900. Il s'agit de la fin de l'entrée communisme (le gras est de moi) :

« A chacun suivant ses besoins », disait-on au XVIIIe siècle ; et ce sera la devise de Fourier et de ses disciples, qu'à son tour adoptera Louis Blanc. Avec Saint-Simon, la conception opposée va trouver sa formule : « A chacun suivant sa capacité, à chaque capacité suivant ses oeuvres. » A partir de ce moment, c'en est fait du communisme.
Ainsi en cette élection présidentielle de 2007, le PCF s'écroule mais la LCR reprend le flambeau. Cette faculté d'adaptation illustre bien le fondement irrationnel de la doctrine, qui se contorsionne et s'adapte à l'espace que la raison lui laisse, de plus en plus ténu.

vendredi 20 avril 2007

Candidat Sarkozy

Voilà le morceau le plus difficile, Nicolas Sarkozy est le favori or s'il est élu c'est à sa politique qu'on attribuera les maux de la France, le soutien s'avère donc risqué, par ailleurs des rumeurs écorchent mes oreilles. C'est quand même à lui qu'ira mon vote pour deux raisons.

Des candidats, NS est le seul à avoir une intelligence économique, en fait c'est même un des seuls qui ne propose pas le problème comme solution à la manière des collectivistes socialistes, troskistes, frontistes ou gauchistes. NS a une sensibilité libérale mais il est avant tout un étatiste comme il l'a rappellé récement aux libéraux, affirmant que c'est l'Etat qui a construit la France point final. Il a durant cette campagne successivement flatté les trois droites décrites par feu René Rémond : libérale puis sociale, puis souverainiste.

Comme le résume fort bien The Economist qui lui apporte son soutien : Mr Sarkozy is less a principled liberal than a brutal pragmatist. La France attend une réforme et NS semble avoir la volonté et l'envergure de la faire... encore qu'on ne peut écarter l'hypothèse qu'une fois installé à l'Elysée, il enfile des pantoufles chiraquiennes...

La seconde raison tient à la qualité de la gauche. Depuis des années la gauche crie au loup, elle doit être sanctionnée. Chaque action du candidat de l'UMP est prétexte à des scènes délirantes d'hystérie collective. La dernière c'était quand NS a donné des origines génétiques à la pédophilie et à la propension au suicide, ses adversaires ont aussitôt déduit de l'opinion de NS que celui-ci voulait la traduire en une politique eugéniste. Procès d'intention stupéfiant qui connait son apothéose dans une tribune de Jacques Testart publiée dans Le Monde daté du 18 avril : l'eugénisme au service du libéralisme (sic !)... Notre apprenti philosophe ignore donc que le plus fameux philosophe critique du scientiste, Karl Popper, est un des fondateurs de la néolibérale Société du Mont-Pèlerin et que le libéral intransigeant Hayek a été nobélisé pour avoir dénoncé toute sa vie le scientisme socialiste de planification de l'économie.

La haine antisarkoziste est révélatrice de la faible tenue du débat politique français : on ne s'interroge pas sur les programmes, on se demande benoitement si Sarkozy est raciste, on interprète ses actions comme s'il dirigeait une cabale etc. On ne prête qu'aux riches... ma voix est pour celui qui a le plus de talents.

mardi 17 avril 2007

Candidat Bayrou

Bayrou n'est pas libéral, il est centriste (UDF). Voici un commentaire de Margaret Thatcher à propos des centristes (alliance PSD - PL), qui rencontraient des succès fin 1981 (in Mémoires, chap. Désarmer la gauche) :
En fait, bien sûr, la dernière chose qu'on puisse attendre de partis qui cherchent délibérément le juste milieu entre la droite et la gauche, ce sont de nouvelles idées et des initiatives radicales. Les briseurs de moule, c'était nous, et le moule, c'était eux.
Dans la France, pays au consensus antilibéral, on attendrait la réforme libérale du candidat centriste? Spéculation stupéfiante.

Une liste révélatrice des actions de FB : http://www.liberaux.org/wiki/index.php?title=François_Bayrou, à laquelle on peut rajouter son idée de fixer le smic à 1000 € à la dernière présidentielle. Pourquoi 1000 € ?!...

Non seulement FB n'est pas libéral mais il forme de plus une nuisance considérable contre le libéralisme: en rendant l'issue du premier tour incertaine, il anéantit l'accord tacite entre droite et gauche de gouvernement de ne pas sombrer dans la démagogie.

Le premier effet de la montée de FB dans les sondages, c'est donc la réactivation du clivage droite-gauche par des concurrents mécaniquement repoussé vers leurs extrêmes. Il a fait revenir Ségolène Royal vers le PS, catastrophe qui ne l'a pas fait remonter mais a au contraire entretenu la bonne forme de FB; il a renvoyé NS flatter les électeurs frontistes. De façon générale, la montée du candidat centriste a dissout la rationnalité du débat politique, SR ne parle plus qu'en langue de bois et NS part dans tous les sens.

Qu'y a-t-il à sauver chez FB ? Son centrisme, s'il lui défend de se faire le héraut du libéralisme, le prémunit également de l'antilibéralisme primaire. Mécaniquement FB propose des mesures libérales comme le montre sa préoccupation envers la dette, préoccupation qu'un libéral ne peut que saluer... tout en critiquant le flou bien peu surprenant sur les moyens d'une telle politique.

lundi 16 avril 2007

Candidate Royal

Royal incarne l'avènement contrarié d'une gauche enfin non socialiste, une gauche à l'américaine. On ignore trop que le débat politique est de meilleure qualité outre-Atlantique, moins dogmatique, plus ouvert et surtout plus mature. Ce n'est pas un hasard si la presse internationale est de langue anglaise.

SR a été sacrée candidate contre les éléphants mais son parti ne l'aime pas, les partisans de Fabius et Strauss-Kahn font circuler le bruit qu'elle n'aurait été élue que grâce aux nouveaux adhérents. Sa gauche la trahira sans complexe, au fond elle préfère hurler sur Sarkozy, son meilleur ennemi, plutôt que gouverner.

Le programme de SR est parfaitement flou sur le libéralisme ce qui est ce qu'on peut attendre de mieux de la part du candidat socialiste, au moins ne tient-elle pas l'habituel discours antilibéral ce qui est déjà remarquable. Sa ligne reste ambigue volontairement encore qu'on peut la rapprocher de DSK, l'économie de marché affectée à l'intérêt général. Bref, du capitalisme sans enthousiasme et sous contrôle.

Plus intéressant, ces petites mesures libérales spontanées dont je n'ai étrangement peu d'exemple à donner :) opposition aux lois mémorielles (il me semble), indépendance de la presse...

Mais a l'inverse il ne faut pas oublier toutes les mesures antilibérales. Ainsi, que faire des jeunes en difficulté ? Les envoyer dans des camps militaires et mettre leurs parents dans des écoles spécialisées... Bref davantage d'Etat. Consternant. Une belle chance de gachée. On attendra encore longtemps que le PS reconnaisse que la liberté économique est une liberté, la liberté d'affecter les fruits de son travail aux biens et services qu'on choisit.

Le libéralisme dans l'élection présidentielle de 2007

Dans une semaine aura lieu le premier tour de l'élection présidentielle que passeront vraisemblablement Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, c'est l'occasion de commenter les candidats en lice.

Ce post est le premier ayant trait à la politique, je préviens le lecteur que politique et libéralisme sont deux de mes dadas. C'est donc d'une perspective libérale, très riche et pourtant tellement absente, que j'apprécierai les candidats.

Où est le libéralisme ? Partout et nulle part. Aucun candidat n'a un programme positivement libéral mais les trois candidats sérieux expriment d'une façon ou d'une autre du libéralisme : un libéralisme résigné chez Nicolas Sarkozy, mécanique chez François Bayrou, empirique chez Ségolène Royal.

Pourquoi Jean-Marie Le Pen n'est-il pas dans cette liste ? Tout simplement parce que s'il faut déduire son libéralisme des quelques réformes libérales qu'il prône et de quelques éléments de son discours alors il faudrait aussi le reconnaitre socialiste, catholique, républicain, altermondialiste etc Le fil conducteur du discours de Le Pen c'est le poujadisme d'extrême-droite. Des quatre principaux candidats, il est le moins libéral.

jeudi 5 avril 2007

Blogosphère et salubrité mentale

Internet est un mode de communication merveilleux, 2 aspects inquiètent cependant l'auteur de ce blog, éduqué par la lecture du Monde pendant la moitié de sa vie :

En premier, ce que j'appelle le phénomène du perroquet. Il est déconseillé de placer le mainate à qui vous avez appris des mots devant son reflet car il va alors se parler à lui-même; étant plus prédisposé à se rappeller ses croassements que vos leçons, il va peu à peu oublier et revenir à son état primitif.

Maintenant placez dans un espace de discussion des personnes caractérisées par un même biais (au sens non péjoratif), en discutant elles vont croire confronter des points de vue alors qu'elles ne font que monologuer et cultivent leur intolérance. Bien sur, le plus les personnes de départ sont raffinées et le moins elles constitueront une masse bêlante assoiffée de sang mais un détour par un forum marxiste ou nationaliste vous convaincra de la gravité du problème. Le remède est pourtant simple : aller chercher des informations ailleurs, garder l'esprit critique. Wikipédia permet cette confrontation heureuse et enrichissante encore que les contradicteurs ne sont pas toujours à la hauteur, ce qui devient un problème quand ils sont incapables de le comprendre.

En deuxième inquiétude, la psychose paranoïaque. Sans vouloir faire de la psychologie de comptoir, je ne prends pas de risque à affirmer qu'elle se croise aisément sur internet (la psychologie de comptoir aussi). Voici la définition qu'en donne le dictionnaire médical : psychose caractérisée par l'évolution progressive et irréductible d'un délire cohérent, systématisé (délire de persécution, de grandeur, mysticisme, hypochondrie) organisé à partir de certains épisodes de la vie affective ou émotionnelle; par la conservation complète de la clarté et de l'ordre dans la pensée, le vouloir et l'action. Cette psychose conduit souvent à des réactions antisociales (crimes, délits). Elle avait été décrite par Esquirol dans le groupe des monomanies.

Le meilleur exemple, c'est la 4e entrée des résultats google au mot libéralisme, j'ai nommé http://www.syti.net/Liberalisme.html selon lequel le monde est dirigé par des libéraux-fascistes tels que Jospin, Blair, Sarkozy ou Bush.

A rapprocher de la notion de folie raisonnante, plus pertinente encore : Délire dans lequel des perceptions exactes servent de base à des interprétations pathologiques qui constituent un système logiquement ordonné.

Un exemple simple : le cas typique du nationaliste refoulé cherchant refuge chez les libéraux, qui conclue que Le Pen est libéral des quelques propositions poujadistes incohérentes qu'il tient. Autre exemple : le cas de plusieurs contributeurs refoulés de wikipedia.

Il faut pour être complet, savoir saisir les choses du bon côté : ces deux phénomènes fournissent d'excellents faire-valoir qui mettent aisément et avec bonheur en valeur la personne lucide.

mardi 3 avril 2007

Hyperborée

Hyperborée, une terre mythique du nord où il fait jour pendant six mois sans interruption, l'endroit où la présence d'Apollon est donc permanente, un nom de blog parfait puisque Apollon est le pseudonyme que j'utilise sur internet. Ce blog recueillera des analyses, des informations, des leçons. Apollon n'est pas Narcisse, j'espère que le lecteur apprendra quelque chose de ma prose.