Une crise politique se déroule actuellement en Côte d'Ivoire. Le Président en place, Laurent Gbagbo, refuse de reconnaitre sa défaite aux élections et de céder sa place au vainqueur des urnes, Alassane Ouattara.
La communauté internationale commence à faire pression sur le pouvoir ivoirien pour qu'il se soumette au verdict démocratique. Les diplomates accrédités par le pouvoir sont contestés. Des voix s'élèvent pour réclamer une intervention militaire et rétablir le bon ordre - démocratique.
C'est une erreur. La communauté internationale ne doit rien faire du tout.
La Côte d'Ivoire est un pays indépendant, la décolonisation est faite. Il faut bien en comprendre les conséquences.
Vouloir des pressions ou une intervention occidentale en Côte d'Ivoire c'est faire des occidentaux les juges en dernier recours des élections et crises politiques africaines. C'est in fine vouloir le retour de la tutelle occidentale. C'est donc une position colonialiste.
C'est aussi, pour les plus va-t-en-guerre, estimer la guerre juste pour une question de principe secondaire, qui est celui de la forme du gouvernement. C'est donc une position néoconservatrice.
Au passage il faudrait que les partisans de sanctions ou d'un renversement exprès de Gbagbo s'interrogent un peu sur la cohérence de leur position avec le cas Saddam Hussein. Mais il est vrai que l'Irak n'étant pas une colonie française, cela ne nous regardait pas...
Libre à chacun d'adopter la position qui lui parait le plus juste, à condition de comprendre en quelles fréquentations se trouvent les bonnes intentions dans cette histoire (comme au fond dans toutes les autres).
La communauté internationale commence à faire pression sur le pouvoir ivoirien pour qu'il se soumette au verdict démocratique. Les diplomates accrédités par le pouvoir sont contestés. Des voix s'élèvent pour réclamer une intervention militaire et rétablir le bon ordre - démocratique.
C'est une erreur. La communauté internationale ne doit rien faire du tout.
La Côte d'Ivoire est un pays indépendant, la décolonisation est faite. Il faut bien en comprendre les conséquences.
Vouloir des pressions ou une intervention occidentale en Côte d'Ivoire c'est faire des occidentaux les juges en dernier recours des élections et crises politiques africaines. C'est in fine vouloir le retour de la tutelle occidentale. C'est donc une position colonialiste.
C'est aussi, pour les plus va-t-en-guerre, estimer la guerre juste pour une question de principe secondaire, qui est celui de la forme du gouvernement. C'est donc une position néoconservatrice.
Au passage il faudrait que les partisans de sanctions ou d'un renversement exprès de Gbagbo s'interrogent un peu sur la cohérence de leur position avec le cas Saddam Hussein. Mais il est vrai que l'Irak n'étant pas une colonie française, cela ne nous regardait pas...
Libre à chacun d'adopter la position qui lui parait le plus juste, à condition de comprendre en quelles fréquentations se trouvent les bonnes intentions dans cette histoire (comme au fond dans toutes les autres).
6 commentaires:
"Vouloir des pressions ou une intervention occidentale en Côte d'Ivoire (...)"
Certes, mais les pressions ou menaces d'intervention viennent aussi de l'Union Africaine - du Burkina Faso ou du Nigéria. N'est-il pas quelque peu artificiel de plaquer le thème du colonialisme ? Certes il y a un interventionnisme modéré de puissances européennes, dont l'ancienne puissance coloniale (mais pas elle exclusivement) - de même qu'il y a eu un interventionnisme de moins en moins modéré dans les affaires serbes ces dernières décennies, alors que la Serbie n'a jamais été une colonie française ou anglaise.
Le thème du néo-colonialisme me semble plaqué artificiellement ici ; il y a des problématiques très intéressantes relatives au droit à l'ingérence en affaires internationales, mais elles me semblent avoir une grande autonomie par rapport à la problématique du colonialisme européen - les interventions armées viennent de partout, Tanzanie en Ouganda ou Vietnam au Cambodge par exemple, elles ne sont pas une spécificité des anciennes puissances coloniales.
Il ne m'apparait pas déraisonnable de penser que venir s'occuper de pays éloignés anciennes colonies, armés des grands principes, pour dire dans quels sens trancher les crises, relève d'une attitude néocoloniale.
L'argument néo-colonial me parait ici relever de la pensée facile: on a avant tout un risque élevé que cette confiscation (re-)dégénère en conflit armé, auquel cas les puissances de service seront pointées du doigt ET appelées à la rescousse.
Tolérer des élections bidons, ça se fait quand le rapport coût-bénéfices est favorable. Visiblement, pour la CI, on a un doute quand à la viabilité du statu-quo.
Qui décide de la justesse des élections ivoiriennes ? Qui fait l'évaluation coût/bénéfice d'un coup d'Etat ? Les Ivoiriens ou les occidentaux ?
Si ce sont les premiers alors ce qu'il se passe là-bas ne nous regarde pas. Et il n'y aura pas de conflit armé.
Si ce sont les occidentaux, alors on fait bien de ces derniers, voire de l'opinion publique occidentale, le juge en dernier ressort du bien-fondé des élections africaines, ce qui veut tout dire.
"Les Ivoiriens ou les occidentaux ?"
Facilité rhétorique. Il existe des tas d'acteurs dans ce débat qui ne sont ni Ivoiriens ni occidentaux (notamment les dirigeants de plein d'états africains voisins).
Quant au "Si ce sont les premiers (...) il n'y aura pas de conflit armé.", j'avoue que je n'en comprends pas la logique. Les Ivoiriens sont fondamentalement bons, et ne se battent que quand l'ancien colonisateur les manipule ?
Facile, je ne dis pas le contraire.
Dans le passage que tu cites, tu as changé le sens de ce que j'écrivais. Il n'y a pas de relation de cause à effet entre les deux termes, qui sont dans deux phrases différentes.
Je dis qu'il n'y aura vraisemblablement pas de conflit armé dans l'hypothèse où on laisse faire car tout simplement il n'y a qu'un seul camp qui détient la force.
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