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mardi 19 juin 2007

L'idéologie du président

A quel courant idéologique pourrait-on rattacher Nicolas Sarkozy? La question mérite d'être posée sans être, comme ça a été le cas jusqu'à maintenant, pourrie par la caricature.

La confusion règne. Sarkozy est perçu comme un libéral par les antilibéraux et par les... media étrangers. Comme ministre il ne s'est pas distingué pour son libéralisme, au contraire. Pourtant, contrairement à Jacques Chirac et nombre d'hommes politiques français, il n'a pas désigné le libéralisme ou la mondialisation comme bouc émissaire.

Mais observons sa campagne :

Dans un premier temps, Sarkozy a été libéral, pronant la «rupture»

Dans un deuxième temps, quand Henri Guaino est devenu sa plume, il est devenu social. Il cite alors Jaurès et Blum et prend le parti des opprimés©. Il embrasse la mondialisation mais c'est pour l'étouffer.

Dans un troisième temps enfin, semble-t-il après avoir reçu un rapport des Renseignements Généraux qui donnait un Front National menaçant, il est devenu souverainiste. Non à l'euro fort, plus de sécurité etc

Résultat : victoire à plus de 53%, une victoire très nette.

Sarkozy a ainsi été libéral puis social puis souverainiste. Il s'agit là en gros des trois familles de la droite suivant la typologie de René Rémond, décédé le 14 avril 2007
(cf wikipédia : Les_Droites_en_France). Sarkozy a donc courtisé successivement chaque famille et on peut enfin tenter de le classer : un pragmatique.

Des indices postérieurs à l'élection semblent confirmer cette analyse. Avant d'être proposé à Bernard Kouchner, le ministère des affaires étrangères aurait été proposé à... Hubert Védrine. Les deux hommes viennent du Parti socialiste mais l'un est partisan de la realpolitik et le second est qualifié par le premier de «droit-de-l'hommiste». Au ministère de l'économie, le dépensier Jean-Louis Borloo est remplacé au pied levé par Christine Lagarde, qui s'affiche auprès des libéraux. En d'autres termes : les nominations semblent dépendre des personnes sans préoccupation apparente pour les idées.

Un autre indice va en sens inverse : les ministres ont en catastrophe justifié la TVA sociale comme... une mesure protectionniste. Le pragmatisme va-t-il se fourvoyer dans le protectionnisme? Espérons que les libéraux sauront exercer l'influence dont ils semblent enfin disposer au gouvernement pour prévenir cette farce funeste .

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